Nigel Farage, le visage de l'extrême droite britannique et leader du parti Reform UK, a mobilisé des centaines de partisans à Falkirk, en Écosse, le 6 décembre 2025. Cette région, historiquement de gauche, devient un champ de bataille crucial à mesure que les élections du Parlement écossais approchent.
Farage, connu pour son rôle dans le Brexit, a choisi Falkirk pour un meeting qui reflète ses préoccupations sur le « déclin » du Royaume-Uni. « Qui a voté pour que certaines zones de nos villes deviennent méconnaissables ? Personne », a-t-il déclaré, ciblant le malaise citoyen face à l'immigration.
Ce rassemblement ne s'est pas tenu dans le vide. Falkirk a été le théâtre de manifestations anti-immigration et de contre-manifestations en faveur des droits des migrants, rendant la ville emblématique de ce débat brûlant. La réponse des électeurs semble aujourd'hui s'orienter vers des préoccupations croissantes liées aux questions migratoires, selon une enquête YouGov. Cette problématique est devenue la deuxième préoccupation des Écossais, juste après les enjeux économiques.
En théorie, cela pourrait permettre à Reform UK de progresser de manière significative : les sondages indiquent une possibilité d’atteindre plus de 20 % de voix lors des prochaines élections locales, contre 7 % lors des élections générales de 2024.
Farage a été accompagné sur scène par Malcolm Offord, un ancien conservateur de la Chambre des Lords qui prépare également sa candidature pour le Parlement écossais. La montée de Reform UK semble, selon plusieurs analystes, menacer principalement le Parti conservateur, dont le soutien a déjà diminué dramatiquement suite aux récentes élections britanniques.
Une stratégie centrée sur l'immigration
La tactique de Farage semble être d'attirer les électeurs en se concentrant sur l'immigration, évitant ainsi de s'engager sur des sujets controversés comme l'indépendance écossaise. En plus de cela, il a promis d'abroger les objectifs de neutralité carbone, valorisant ainsi les industries fossiles qui sont des sources importantes d'emplois en Écosse.
Ce coup de poing médiatique vise à capitaliser sur un sentiment national croissant de mécontentement face aux politiques actuelles. La réaction à Farage en Écosse, bien qu’initialement hostile, a évolué : son parti pourrait désormais atteindre des parts de marché électoral importantes. Selon une étude récente, près de 70 % des Écossais sont encore réticents à soutenir Farage, mais les temps changent, comme le souligne un rapport du Scottish Election Study.
Les sources d'argent se multiplient également : Farage a récemment reçu une donation sans précédent de 10 millions d'euros d'un investisseur en cryptomonnaies, ce qui pourrait renforcer la stratégie de son parti. Cependant, la personnalité clivante de Farage, marquée par des accusations de racisme dans le passé, pourrait continuer à rester un obstacle sur sa route vers l'acceptation.
À quelques mois des élections, l'avenir de Reform UK en Écosse reste incertain mais prometteur, alors que les craintes économiques et migratoires prennent de l'ampleur dans le débat public.







