Un an après le passage du cyclone Chido, l'archipel se débat encore
Dans le quartier des Hauts-Vallons à Mamoudzou, prisé par les fonctionnaires, des gravats restent encore visibles. Un habitant se désole, affirmant qu'« aucune avancée n'a été faite » un an après le cyclone Chido. Ce dernier a dévasté l'archipel en décembre 2024, laissant derrière lui des destructions considérables.
Assis sur une chaise de camping, Anli observe les passants. À côté de lui, des débris de placo, bois et barres métalliques s'accumulent. Son immeuble, construit seulement cinq ans auparavant, est désormais à moitié en ruines, le toit ayant été emporté par le cyclone. Les infiltrations, dues à l'inaction des autorités, lui causent quotidiennement des nuisances.
Alors que des travaux ont été effectués dans les établissements scolaires pour la rentrée d'août, le reste du territoire est encore marqué par les ravages du cyclone. La Fondation pour le logement souligne que « 60 % des infrastructures de l'île ont subi des dégâts », mettant en lumière l'ampleur de la catastrophe.
Les difficultés s'amplifient
Ahmed Ali Mondroha, directeur général de la société immobilière de Mayotte, évoque des pertes s'élevant à 72 millions d'euros. Sur 1 600 logements affectés, seuls 500 sont opérationnels et 600 sont en cours de travaux. Il précise que les coûts des matériaux ont flambé, avec une augmentation de 40 % pour la tôle, rendant la reconstruction encore plus complexe. Julian Champiat, président de la fédération mahoraise du BTP, fait état d'un allongement des délais de livraison exacerbé par une surcharge au port de Longoni.
Les entreprises souffrent d'une trésorerie fragile en raison de retards dans les paiements, ce qui complique encore les chantiers. « Nous travaillons quasiment à flux tendu », précise le directeur général de la SIM.
Des témoignages comme celui de Melie Razafindrasoa, employée de restaurant, illustrent le quotidien difficile des habitants. Elle raconte avoir réparé sa maison à ses frais après la perte de plusieurs fenêtres mais peine encore à se sentir en sécurité, craignant un nouvel événement climatique.
Des promesses non tenues
Malgré les engagements pris par le gouvernement, des retards dans les indemnisations des assurances pèsent lourdement sur la population. « Nous attendons environ 20 millions d’euros », explique le directeur de la SIM. Cette situation est d'autant plus préoccupante avec l'arrivée de la saison des pluies, qui génère une anxiété grandissante chez les habitants.
Alors que l'archipel commence à ressentir les effets de la saison des pluies, Melie évoque la peur persistante de nouveaux cyclones, profondément ancrée dans les esprits des habitants traumatizés par le cyclone Chido. La Fondation pour le logement alerte sur les milliers de ménages encore privés d'un logement digne et décent, tandis que les autorités se battent avec des ressources financières limitées.







