La République Démocratique du Congo (RDC) se prépare à introduire une réforme majeure dans son système fiscal avec l'implémentation d'une "facture normalisée", un programme qui vise à uniformiser les pratiques de facturation à travers le pays. Cette initiative, qu'initie le ministre des Finances Doudou Fwamba, devrait renforcer le contrôle fiscal et augmenter les recettes de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Cependant, son entrée en vigueur, prévue pour le 1er décembre 2025, fait face à une opposition notoire de la part de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), qui dénonce de sérieuses failles techniques.
Selon des sources internes, de nombreuses entreprises ne sont pas prêtes à adopter ce changement. La FEC indique que sur près de 12 000 entreprises concernées par la TVA, seules une poignée a réussi à installer le logiciel requis. "Les retards accumulés et le manque d'équipement adéquat rendent l'application de cette réforme problématique", a déclaré un représentant de la fédération.
Parallèlement, des organisations de la société civile telles que le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) appellent le gouvernement à ne pas faire marche arrière, arguant que ce système pourrait significativement diminuer la fraude et améliorer la transparence fiscale. Les experts s'inquiètent néanmoins de la capacité du système à traiter le volume de données, certains prédisant des risques de congestion et des pertes potentielles d'information. Selon le CREFDL, il est essentiel que la mise en œuvre soit accompagnée d'un soutien technique adapté pour assurer une transition réussie.
Les défis se multiplient alors que la date fatidique approche. La FEC réclame un report des sanctions pour permettre aux entreprises de se conformer à cette nouvelle réglementation. Dans un pays où l'économie informelle est dominante, la mise en place d'un tel cadre pourrait s'avérer complexe. Entre-temps, le gouvernement continue de promouvoir ce changement comme un élément crucial de la modernisation économique du pays, tout en promettant une assistance pour les entreprises qui peinent à s'adapter. Reste à voir si cette réforme tant attendue sera finalement un levier pour la croissance ou un nouveau défi pour le secteur privé en RDC.







