Des milliers de citoyens, déjà éprouvés par des conflits passés, se retrouvent à nouveau contraints à l'exil en raison de la reprise des hostilités à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge. Après des combats qui ont éclaté récemment, de nombreuses familles cherchent à éviter toute forme de violence, espérant retrouver "une existence normale" dans un avenir proche.
La situation est particulièrement préoccupante au circuit international de Buriram, dans l'est de la Thaïlande, où des familles évacuées des zones de combat se sont réfugiées. Ce lieu, habituellement consacré aux compétitions de moto, abrite à présent des milliers de personnes, qui se retrouvent une fois de plus déracinées. "Je n'en peux plus d'attendre que cela se termine", déclare Boonsong Boonpimay, agent d'entretien de 51 ans. "Le gouvernement doit agir pour mettre fin à cette situation", insiste-t-il, soulignant l'urgence de la situation.
La recrudescence des affrontements a conduit à l'évacuation de plus de 300 000 personnes lors des précédents conflits, causant une profonde crise humanitaire. Malgré un accord de cessez-le-feu temporaire négocié par la communauté internationale, les tensions n'ont pas disparu. Newin Chidchob, ancien homme politique et propriétaire du circuit, avait anticipé ce nouvel afflux et préparé des installations pour accueillir les déplacés.
Dans un autre coin de la région, Ros Sambok, 31 ans, témoigne de l’angoisse vécue par de nombreuses familles cambodgiennes. "C'est la troisième fois que je fuis mon domicile", confie-t-elle, alors qu'elle trouve refuge dans un temple à Siem Reap. "Je veux simplement que mes enfants puissent aller à l'école sans crainte", ajoute-t-elle, exprimant son désir croissant pour la paix. Cette insécurité est exacerbée par les incertitudes des gouvernements respectifs, qui peinent à instaurer un dialogue constructif pour une résolution durable.
Les conditions de vie des déplacés sont d'une précarité alarmante. Painee Khengnok, agriculteur de 60 ans, décrit son quotidien marqué par les dettes et l'incertitude. "Nous vivons au jour le jour", dit-il. "Il est crucial que les gouvernements prennent des mesures rapidement pour nous permettre de revenir à une vie normale". Cette situation souligne les effets dévastateurs des conflits armés sur les populations civiles, souvent en première ligne de cette tourmente.
Les experts appellent à une médiation internationale renforcée afin de prévenir de futures escalades. La voix de la paix doit être entendue, non seulement pour les générations présentes, mais aussi pour celles à venir. Alors que l’horizon semble sombre, les déplacés, comme Ros et Painee, n'aspirent qu’à une chose: retrouver leur vie d'antan, loin des fracas des mitrailleuses.







