Dans une initiative marquante, le Premier ministre britannique Keir Starmer et son homologue danoise Mette Frederiksen ont appelé à une réforme de la Convention européenne des droits de l'homme. Dans un article publié dans le quotidien The Guardian, ils ont pressé l'Europe de s'adapter aux défis migratoires du XXIe siècle.
Cette convention, qui assure le respect des droits fondamentaux, est surveillée par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). Les leaders des deux pays, tout en étant confrontés à des politiques migratoires de plus en plus strictes, voient dans cette réforme une voie pour lutter contre l'immigration illégale, notamment celle des migrants traversant la Manche sur des embarcations fragiles.
Dans leur tribune, ils insistent sur la nécessité d'une “modernisation de l’interprétation” de la convention, indiquant qu'elle doit “évoluer pour refléter les défis de notre époque”. Selon ces dirigeants, ce changement pourrait renforcer les valeurs de compassion tout en préservant l'ordre public, un équilibre que les citoyens attendent de leurs gouvernements.
La CEDH fait l'objet de critiques au Royaume-Uni, où elle est souvent perçue comme un obstacle à un contrôle efficace des frontières. Les conservateurs et certains partis anti-immigration, comme Reform UK, plaident même pour un retrait complet de la convention.
Pour leur part, Starmer et Frederiksen soutiennent que le système actuel, “conçu pour une autre époque”, doit être repensé face à une “mobilité massive” de la population. “Nous continuerons à protéger ceux qui fuient la guerre, mais les besoins ont changé et nos réponses doivent évoluer,” affirment-ils.
À l'approche d'une réunion des ministres de la Justice des pays signataires, les appels à la réforme se multiplient. Des personnalités politiques, tels que des experts en droit international et des défenseurs des droits humains, se joignent à ce débat, soulignant l'urgence d'une réaction collective face aux crises migratoires contemporaines. Des discussions plus profondes sur ce sujet seront nécessaires pour harmoniser les préoccupations de sécurité et les responsabilités humanitaires.







