Le Portugal connaît une journée de grève générale qui pourrait avoir des conséquences majeures, alors que de nombreux secteurs, y compris les transports, l'éducation et la santé, sont affectés par des perturbations significatives. Ce mouvement, soutenu par la Confédération générale des travailleurs du Portugal (CGTP), est le premier du genre en douze ans et vise à s'opposer à des réformes du code du travail proposées par le gouvernement.
Au lever du jour, des gares de Lisbonne étaient presque désertes avec des annonces de suppression de la majorité des trains. Bien que certains services de transport comme les ferries aient été maintenus, les lignes de métro dans la capitale sont restées fermées. Les syndicats, qui ont prévu une série de manifestations à travers le pays, affirment que cette réforme pourrait normaliser la précarité et faciliter les licenciements.
« Nous sommes face à une des plus grandes attaques au monde du travail », a déclaré Tiago Oliveira, secrétaire général de la CGTP. Selon les syndicats, cette réforme, qui inclut l'allongement des contrats temporaires et l'augmentation des services minimaux pendant les grèves, ne répond pas aux véritables besoins des travailleurs, surtout en période de crise sociale. La CGTP souligne également que 61 % de la population soutiennent leur mouvement, marquant un signal fort des attentes citoyennes face aux mesures gouvernementales.
Les prévisions indiquent que les perturbations seront particulièrement visibles dans les secteurs publics, des écoles aux tribunaux. Dans le secteur aérien, la compagnie TAP Air Portugal a annoncé qu'elle ne pourrait opérer qu'un tiers de ses vols habituels, tandis que les services de collecte des déchets sont également largement paralysés.
À l’approche de l’élection présidentielle de 2026, les experts estiment que ce mouvement de lutte pourrait influencer significativement le paysage politique. Luis Montenegro, le Premier ministre, a défendu sa réforme en affirmant qu’elle est nécessaire pour stimuler l'économie et établir un équilibre qui aurait été perturbé par les politiques précédentes. De son côté, Armindo Monteiro, en tête de la confédération patronale, a dénoncé les grèves comme une réaction exagérée et prématurée, plaidant pour un dialogue constructif.
En somme, cette grève générale au Portugal n'est pas seulement un signe de mécontentement envers la réforme proposée, mais constitue également un appel à une réévaluation des droits des travailleurs dans un contexte économique partagé entre croissance et précarité.







