En pleine escalade des tensions avec le Cambodge, le Premier ministre thaïlandais, Anutin Charnvirakul, a annoncé la dissolution du Parlement trois mois après son arrivée au pouvoir. Cette décision, officialisée le 12 décembre, intervient alors que les combats le long de la frontière entre les deux pays font rage, entraînant des milliers de déplacés et des pertes humaines considérables.
Depuis le début des affrontements, des centaines de milliers de Thaïlandais ont été forcés d'évacuer leurs foyers, et au moins une vingtaine de personnes ont perdu la vie. Dans ce contexte, Anutin Charnvirakul a décidé de rendre le pouvoir au peuple avec un message sur les réseaux sociaux, où il a exprimé sa volonté d'organiser des élections dans les prochaines semaines. "Je voudrais rendre le pouvoir au peuple", a-t-il déclaré sur Facebook, en annonçant la dissolution imminente.
Ce décret, publié dans la Gazette royale, ouvre la voie à des élections législatives dans un délai de quarante-cinq jours à deux mois. Cela survient alors que le gouvernement fait face à une situation politique fragile, marquée par une majorité menacée. Un ancien ministre thaïlandais a souligné qu'"étant donné le contexte actuel, le gouvernement ne peut plus gérer efficacement les affaires de l’État". Cette dissolution vient à un moment où les soldats thaïlandais et cambodgiens s'affrontent encore, les deux pays se disputant des territoires le long de leur frontière, héritage de l'héritage colonial français.
Anutin, qui avait pris ses fonctions en septembre après le renversement de l'ancienne Première ministre Paetongtarn Shinawatra, avait annoncé sa volonté d'organiser des élections en 2026. Toutefois, avec l'intensification des violences, il semble que la dissolution ait été précipitée et vise à apaiser la population en crise. Lors d'une conférence de presse, Anutin a affirmé avoir préparé le décret de dissolution dès sa nomination, témoignant ainsi de sa volonté d'anticiper la dynamique politique.
Les tensions frontalières, déjà palpable depuis plusieurs mois, se sont exacerbées suite à la suspension d'un accord de paix entre les deux pays, signé en octobre dernier. Cette tension a également attiré l'attention d’acteurs internationaux, notamment Donald Trump, qui a exprimé sa volonté de contacter les dirigeants des deux nations afin de promouvoir le dialogue et mettre fin aux hostilités. L'avenir politique de la Thaïlande et sa stabilité dépendront sans aucun doute des résultats de ces élections, prévues dans les prochaines semaines.







