Le gouvernement sénégalais a récemment annoncé la suspension de toutes les extraditions vers la France, citant un manque de coopération de la part de Paris. Cette décision, qui intervient alors que Dakar réclame l'extradition de plusieurs citoyens, notamment de Madiambal Diagne, un journalise critique, a été qualifiée par certains avocats d'un "chantage diplomatique".
« Nous avons décidé de suspendre toute extradition vers la France jusqu'à ce que les autorités françaises répondent favorablement à nos demandes », a déclaré Yassine Fall, la ministre de la Justice sénégalaise, devant les députés. La disgrâce a été particulièrement exacerbée après que la France a reporté sa décision sur l'extradition de Diagne, demandant un "supplément d'information", ce qui a frustré les autorités de Dakar.
La ministre a également mentionné que deux demandes d'extradition formulées par le Sénégal sont restées sans réponse, alors que Paris exige actuellement l'extradition de douze individus. Cette situation complique les relations déjà tendues entre les deux nations.
Les avocats de Madiambal Diagne ont affirmé que le tribunal français n'avait pas reçu suffisamment d'éléments pour statuer sur la demande d'extradition, invitant donc l'État sénégalais à fournir les informations requises avant le 23 janvier 2026. Ils ont critiqué la pression exercée par le Sénégal sur la France, soutenant que les poursuites contre leur client sont de nature politique.
Diagne a fui au France en septembre, après avoir été convoqué par les autorités sénégalaises concernant des transactions financières présumées illégales. Par ailleurs, Dakar souhaite également l'extradition d'un homme d'affaires sénégalais, accusé de malversations, soulignant la complexité du contexte judiciaire actuel.
La réaction des médias et des acteurs politiques au Sénégal a été vive, suite à l'arrestation, fin octobre, de deux journalistes ayant interviewé Diagne en France. Bien qu'ils aient depuis été libérés, cet incident a ravivé les tensions autour de la liberté de la presse dans le pays.
Cette crise diplomatique soulève des questions essentielles sur la coopération judiciaire entre la France et le Sénégal, et il est clair que la situation nécessite un dialogue constructif pour éviter une escalade des tensions.







