Dans une décision significative, l'Union européenne a confirmé le gel des avoirs russes en Europe, une mesure qui reste en vigueur jusqu'à la cessation de la guerre en Ukraine. Jean-Noël Barrot, ministre délégué à la transition numérique, a souligné que « la Russie sera privée de ses actifs placés en Europe tant qu'elle poursuivra son agression miliaire et jusqu'à ce qu'elle soit contrainte à verser des réparations à l'Ukraine ». Cette annonce a été faite vendredi, alors que tous les États membres ont convenu de prolonger ces sanctions en réponse aux actions militaires de Moscou.
Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, a précisé que cette immobilisation des avoirs russes n'exige plus de renouvellement semestriel par un vote unanime, une procédure qui présentait un risque considérable de veto de certains membres pro-russes, comme la Hongrie. « Nous continuerons à intensifier la pression sur la Russie jusqu'à ce qu'elle prenne les négociations au sérieux », a-t-elle affirmé via Twitter. Le prochain Conseil européen, prévu la semaine prochaine, sera déterminant pour financer les besoins futurs de l'Ukraine.
Environ 235 milliards d'euros d'actifs de la banque centrale russe ont été gelés suite à des sanctions dont l'objectif est de désarmer l'économie russe. La plupart de ces fonds proviennent de la Belgique, où les autorités gouvernementales craignent que la Russie réclame leur restitution si les sanctions viennent à être levées. Cette situation souligne l'urgence d'un cadre légal solide pour éviter toute restitution rapide des fonds, surtout dans le contexte où certains États de l'UE envisagent d’utiliser ces ressources pour avancer un prêt d'au moins 90 milliards d'euros à l'Ukraine.
Comme l'a souligné le pays nordique qui assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l'UE, le Danemark, cette mesure est fondée sur l'article 122 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne. Cet article permet d'introduire des mesures exceptionnelles en période d'urgence, ce qui avait également facilité l'acquisition de vaccins lors de la pandémie de Covid-19.
Cette politique robuste s'aligne sur les objectifs à long terme de l'Union européenne en matière de sécurité régionale et de soutien à l'Ukraine. Les experts s'accordent à dire que la solidité de cette approche pourrait non seulement affaiblir l'économie russe à court terme, mais également renforcer la cohésion entre les États membres face à une menace commune. Selon le politologue Marc Lazar, « l'unité des pays européens à travers ces sanctions est un message fort pour la Russie ».







