Les attaques hybrides attribuées à la Russie en Europe ont considérablement évolué ces dernières années, présentant un visage de plus en plus opaque et dangereux, comme le soulignent de nombreux spécialistes. L'année 2024 a vu une forte augmentation de ces opérations, mais 2025 pourrait être marquée par une intensification des menaces. Bart Schuurman, chercheur à l'université de Leyde, remarque qu'« il y a eu moins d'événements marquants, mais l'incertitude a considérablement augmenté concernant ces actions.
Les infractions incluent des survols de drones sur des infrastructures critiques telles que des aéroports et des sites militaires, certains incidents étant réels mais difficilement attribuables à des acteurs russes. Lou Osborn, membre de l'ONG INPACT, explique : « Les vols massifs de données sont en forte hausse, et bien qu'il soit difficile de prouver un lien avec Moscou, leur origine demeure suspecte. Cette ambiguïté crée une confusion au sein de l'opinion publique. »
Ces nouvelles actions incluent également des sabotages potentiellement plus graves, et la Russie semble prendre des risques considérables quant aux dommages collatéraux. Mark Rutte, secrétaire général de l’OTAN, a récemment affirmé que « les cibles ne se limitent pas uniquement aux infrastructures critiques ». La situation est alors vue comme une plus grande menace, rappelant les stratégies de groupes terroristes en termes de dissimulation et de clandestinité.
Les réseaux sociaux, notamment Telegram, ont été identifiés comme des outils majeurs pour le recrutement de personnes engagées dans des opérations en Europe, augmentant ainsi les difficultés pour les autorités d'identifier les menaces. Selon un rapport de Globsec et ICCT, le recrutement en ligne a doublé, avec Telegram impliqué dans 88 % des cas. Cela permet à la Russie de s'ancrer plus profondément dans les sociétés cibles.
Face à ces défis, les responsables européens commencent à s'inquiéter des délais de réaction face à ces attaques. L'Allemagne a attribué une cyberattaque récente à la Russie, mais cela montre combien il est complexe de s'adapter à la rapidité et à la dissimulation des nouvelles menaces.
Il est essentiel que les gouvernements prennent des mesures proactives et rapides pour contrer cette menace croissante, en améliorant les mécanismes de reconnaissance et d'attribution des attaques afin de mieux sécuriser leurs sociétés.







