L’homme d’affaires conservateur Nasry Asfura a été déclaré vainqueur de la présidentielle au Honduras, trois semaines après un scrutin marqué par des accusations de fraude et un écart très serré avec son rival. Cette élection indique un virage à droite du pays après le mandat de la présidente de gauche Xiomara Castro.
À 67 ans, Asfura, héritier d’immigrés palestiniens, entrera en fonction le 27 janvier prochain. Le nouveau président a recueilli 40,1 % des voix, battant de justesse le présentateur de télévision Salvador Nasralla, qui a demandé un recomptage des voix en raison de prétendues irrégularités. La présidente sortante, Rixi Moncada, a terminé avec 19,19 % des suffrages selon les résultats officiels.
Dans une déclaration sur la plateforme X, Asfura a promis de ne pas décevoir le peuple hondurien. De son côté, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a qualifié l’élection de victoire "claire" et a encouragé toutes les parties à respecter les résultats. Les États-Unis se posent comme le principal partenaire commercial du Honduras, où deux millions de Honduriens vivent.
Une pression s’est également exercée sur Asfura, Trump ayant menacé de réduire l'aide américaine si ce dernier n’était pas élu. L’ancien président des États-Unis a également gracié Juan Orlando Hernandez, mentor d’Asfura, condamné pour trafic de drogue aux États-Unis. Ce geste a été interprété comme une tentative de Trump de renforcer son influence sur les résultats électoraux au Honduras.
Malgré les observateurs de l’Organisation des États américains (OEA) et de l’Union européenne qui n’ont signalé aucune irrégularité significative dans le processus électoral, les suspicions demeurent. Nasralla a dénoncé un "vol" électoral, tandis que Moncada a évoqué une "falsification" des résultats, soulignant l’échec de l’autorité électorale.
Le climat actuel au Honduras, encore plus polarisé suite à cette élection controversée, pose un défi à Asfura. Il devra également faire face aux narcotrafiquants et aux gangs qui hantent le pays, un fléau que Castro a tenté d’éradiquer en instaurant un état d'exception similaire à celui de Nayib Bukele au Salvador. Cependant, des organisations non gouvernementales mettent en garde contre des violations des droits humains dans le cadre de ces stratégies.
Ancien maire de Tegucigalpa, Asfura a également promis d'attirer des investissements étrangers et se rapproche de Taïwan, contrairement à Castro qui a rétabli des relations avec la Chine. "Nous avons besoin de nouveaux équilibres", a-t-il déclaré lors de sa campagne.
Ce retour au pouvoir d’un gouvernement conservateur soulève des questions sur l’avenir du Honduras et la position des États-Unis en Amérique latine. Des experts s’interrogent sur la capacité d’Asfura à unir un pays divisé et à faire émerger des solutions durables aux défis économiques et sociaux qui s’annoncent.







