Le Bangladesh pleure le départ de Khaleda Zia, une figure politique majeure qui a marqué l'histoire du pays en étant la première femme à diriger le Bangladesh. Décédée à l'âge de 80 ans, elle a combattu avec détermination pour la démocratie et le droit de ses concitoyens jusqu'à son dernier souffle.
Née le 5 août 1945, Khaleda Zia a accédé au poste de Première ministre pour la première fois en 1991, après le tragique assassinat de son mari, Ziaur Rahman, alors président du pays. Elle a été propulsée sur le devant de la scène politique à une époque où la place des femmes dans la gouvernance était limitée. Son ascendance au Forum politique n'a pas été que le résultat d'un héritage, mais également le fruit d'une farouche volonté de changer les choses dans son pays à majorité musulmane.
Sa carrière a été rythmée par des succès électoraux et des défis, notamment une rivalité tenace avec Sheikh Hasina, l’autre figure emblématique de la politique bangladaise. Ensemble, elles ont œuvré pour restaurer la démocratie après des années de dictature militaire, mais leur association a rapidement tourné à la rivalité. Khaleda Zia a notamment été emprisonnée en 2018 à la suite d'accusations de corruption qu'elle a toujours rejetées comme étant politisées et infondées.
La fin de sa carrière a été marquée par des problèmes de santé qui l'ont forcée à se retirer de la vie publique, mais son héritage perdure. Son fils, Tarique Rahman, revenu récemment d'exil, est désormais le leader naturel du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) et pourrait être proposé pour la direction du pays aux prochaines élections législatives. En effet, sa mort laisse un vide dans la sphère politique bangladaise, et beaucoup se demandent comment le BNP naviguera cette transition.
Les observateurs politiques soulignent l'impact que Khaleda Zia a eu sur les droits des femmes et la gouvernance dans un contexte souvent conservateur. Un expert en sciences politiques à l'Université de Dhaka a déclaré : "Elle a non seulement ouvert des portes pour les femmes en politique, mais elle a également défié les normes établies dans une société patriarcale. Son héritage restera, peu importe les défis auxquels son parti sera confronté à l'avenir." Selon plusieurs sources, son décès pourrait également assombrir les perspectives d'une opposition unie face au régime actuel.
Alors que le Bangladesh traverse une période de turbulence politique, la mémoire de Khaleda Zia continuera d'inspirer des générations de leaders et de citoyens. Sa détermination, sa résilience et son engagement envers la justice sociale la rendront inoubliable.







