Le général Mamadi Doumbouya, à la tête de la junte guinéenne, se positionne en tête des élections présidentielles avec des résultats dépassant les 80 % dans plusieurs régions du pays. Selon les premiers résultats publiés par la télévision nationale RTG, l’ancien militaire est le grand favori du scrutin organisé plus de quatre ans après le coup d'État de septembre 2021 qui a renversé Alpha Condé.
Les résultats préliminaires révèlent la large avance de Doumbouya dans des zones clé comme Conakry, notamment dans les communes de Kaloum, Matam et Ratoma. D’autres localités comme Coyah et Boffa lui attribuent également des scores très élevés. Malgré tout, l’opposition, ayant décidé de boycotter ce scrutin, qualifie ces élections de fausse représentation du choix démocratique.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un mouvement citoyen, déclare dans un communiqué que « l’immense majorité des Guinéens a choisi de boycotter la mascarade électorale » orchestrée par la junte. Ils estiment qu’aucun document légal n'a été respecté pour garantir la transparence des élections.
Abdoulaye Yéro Baldé, un candidat en lice, a évoqué de « graves irrégularités », notamment concernant l'exclusion de ses représentants lors de la centralisation des votes. D'autres candidats, comme Faya Millimono, dénoncent aussi des manipulations électorales en raison d'influences sur les électeurs.
Le taux de participation annoncé à 85 % est contesté par l'opposition, qui fournit peu de preuves pour étayer ses affirmations. Des témoignages d’électeurs font état d’une désillusion générale face à un scrutin qui ne semble pas respecter les normes démocratiques. Avec près de 6,8 millions d’électeurs appelés à voter, les craintes d’une stabilité nationale persistent dans ce contexte de rétrécissement des libertés fondamentales.
Parallèlement à ces tensions, le général Balla Samoura, chef de la gendarmerie, a insisté sur la nécessité de maintenir un niveau de vigilance élevé au sein des forces de sécurité. Cela fait suite à l'arrestation de membres d’un groupe armé près de Conakry, qualifié de menace pour la sécurité nationale.
La Guinée, malgré ses abondantes ressources naturelles, affronte un défi socio-économique majeur, avec plus de 52 % de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté. Les citoyens attendent avec impatience une amélioration de la situation politique et économique, condition essentielle pour sortir du cycle de régimes autoritaires qui la caractérise.
Alors que le pays se dirige vers une potentielle ère de transitions politiques, des experts avancent qu’un véritable retour à la démocratie doit impliquer tous les acteurs de la société, y compris les partis historiques de l’opposition. Selon le rapport de l'France 24, une telle inclusion est vitale pour le progrès de la Guinée.







