Dans un communiqué publié ce mercredi, le Parti socialiste (PS) exprime son souhait de voir le gouvernement suspendre la consultation citoyenne concernant l'accord de Bougival, qui doit se tenir en mars 2026 en Nouvelle-Calédonie.
Naïma Moutchou, ministre des Outre-mer, avait annoncé que cette consultation se déroulerait « au plus tard le 15 mars 2026 », coïncidant avec le premier tour des élections municipales. Le but de cette démarche est de savoir si les électeurs calédoniens soutiennent la mise en œuvre de l'accord, officialisé le 6 septembre 2025.
Le PS s'insurge, affirmant que cette consultation anticipée viole l'esprit et la lettre de la loi organique adoptée fin octobre, qui avait pour objectif de donner plus de temps aux forces politiques locales pour parvenir à un accord sur l'avenir institutionnel de l'archipel. Selon le PS, le gouvernement semble vouloir procéder à une « consultation précipitée », compromettant le texte essentiel du projet de loi constitutionnelle récemment déposé au Sénat.
Des critiques venant du FLNKS
L'accord de Bougival, finalisé après dix jours de négociations intenses, a été rejeté par le Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste (FLNKS), qui voit en cette consultation un manque de consensus réel. Ce climat de tension rappelle les difficultés politiques persistantes en Nouvelle-Calédonie, exacerbées par des violences récurrentes.
L'accord de Bougival stipule la création d'un « État de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution française, ainsi qu'une nationalité calédonienne, mais continue de provoquer des tensions dans le paysage politique local.
Le PS souligne qu'en maintenant cette consultation dans un calendrier serré, le gouvernement risque de perturber les électeurs et d'engendrer des complications logistiques. Ils plaident pour une réflexion plus approfondie, en soulevant la nécessité d'un échange plus inclusif avec toutes les parties prenantes, afin de restaurer un climat de dialogue constructif. Les membres du PS affirment que « cette initiative est révélatrice d'une absence de consensus réel autour de l'accord du 12 juillet ».
Pour les observateurs, une telle situation pourrait avoir des répercussions sur l'engagement civique et sur la perception des électeurs envers un processus démocratique déjà fragile. La question de l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie demeure une voie semée d'embûches.







