Dans un revirement inattendu, l'Assemblée nationale a rejeté, le 3 novembre, la généralisation du Nutri-Score sur les emballages alimentaires. La décision a été actée par une courte majorité de 120 voix contre 117, alors même que les députés avaient initialement soutenu cette mesure en première lecture lors de l'examen du budget de la Sécurité sociale au début du mois.
Ce système d'évaluation nutritionnelle, qui classifie les aliments de A à E, visait à aider les consommateurs à faire des choix alimentaires plus sains. Cependant, le gouvernement a exprimé des réserves, arguant que cette initiative pourrait être inadaptée et contraire aux directives européennes. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a plaidé pour une approche basée sur le volontariat, affirmant que "forcer un affichage obligatoire créerait une insécurité juridique et nuirait à la concurrence sur le marché".
Les amendements proposés, soutenus principalement par des représentants de la gauche et certains membres du gouvernement, incluaient des pénalités pour les entreprises qui refuseraient d’afficher le Nutri-Score. Ce dispositif aurait entraîné une taxe de 5% sur le chiffre d'affaires des récalcitrants, destinée à alimenter l'Assurance-maladie. Toutefois, cette proposition a suscité des inquiétudes concernant son impact sur des produits d'origine contrôlée et artisanale.
Des voix, telles que celle du député Loïc Prud’homme, ont souligné la nécessité d’un affichage plus large du Nutri-Score, en invoquant le danger croissant des maladies chroniques liées à l'alimentation. À l'inverse, d'autres, comme Jean-François Rousset, ont plaidé pour une approche plus nuancée, exemptant certains produits du système de notation afin de protéger les spécialités locales.
Dans le même temps, l'Assemblée a voté en faveur d'une taxe sur les boissons énergisantes alcoolisées, ciblant des produits en vogue, en particulier ceux prisés par la jeunesse. Frédéric Valletoux, président de la commission des affaires sociales, a exprimé des préoccupations concernant la portée trop large de cette mesure, pouvant affecter des productions régionales traditionnelles.
Cette actualité vient renforcer le débat autour de la santé publique en France, alors que les solutions pour lutter contre la malbouffe et ses conséquences demeurent au cœur des discussions politiques. Comme le souligne Le Monde, la lutte contre les comportements alimentaires à risque doit s'accompagner d'une éducation appropriée et d'un meilleur accès à des choix sains.







