Alors qu’Édouard Philippe a annoncé que son groupe ne soutiendrait pas le budget de la sécurité sociale, l'adoption de celui-ci semble de plus en plus compromise. L'incertitude règne également concernant le vote du budget de la France.
Des échanges secrets ont lieu entre Matignon et l’administration, mais un courrier du Premier ministre du 2 décembre a fuité, révélant des inquiétudes sur les « conséquences » d’un retard ou d’un échec d'adoption du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Ce document souligne l'importance d’assurer la continuité des remboursements, laissant craindre aux Français que leurs droits puissent être suspendus. Cela pourrait exercer une pression considérable sur les députés, qui doivent se prononcer le 9 décembre prochain.
L’effet toboggan
Mardi, la déclaration d’Édouard Philippe a créé un choc au sein du gouvernement. Les membres de son ancien groupe étaient totalement pris de court. Comme le souligne un ancien collaborateur de Matignon, la situation pourrait entraîner un effet domino. « Les Républicains pourraient profiter de la situation, sachant qu’ils ne seront pas tenus responsables de l’échec », explique-t-il. Les membres du gouvernement craignent aussi que certains députés du mouvement présidentiel fassent défaut, rendant l’adoption du PLFSS encore plus incertaine.
209 contre 127
Sans une mobilisation efficace de la droite et de la gauche, la proposition d’une voix majoritaire semble vouée à l’échec. Selon les calculs, 209 députés, comprenant des membres de La France Insoumise (LFI) et du Rassemblement National (RN), devraient voter contre, tandis que le soutien macroniste et du MoDem ne compterait qu’environ 127 votes. Dans ce contexte, Sébastien Lecornu fait face à un véritable défi, ce qui a entraîné des discussions urgentes avec le Parti Socialiste pour trouver une issue favorable.
Malgré les tensions, il se pourrait que certains députés socialistes décident de soutenir le budget de la sécurité sociale dans le but d'éviter d'entraver les remboursements des Français, bien que leur position reste floue pour le moment.
Retour à l'Assemblée pour le projet de loi de finances
Si, par un retournement de situation, le PLFSS venait à être adopté, les défis continueraient pour Sébastien Lecornu. Le Sénat a d'ores et déjà voté une partie du projet de loi de finances, qui a été largement amendé, s'opposant notamment à la surtaxe proposée aux grandes entreprises, censée rapporter quatre milliards d’euros en 2026. Le texte sera examiné par l'Assemblée après un passage en Commission Mixte Paritaire, mais sans un soutien manifeste, son avenir semble incertain.
En résumé, les débats fiscaux et les discussions budgétaires en France ne font que commencer. Les enjeux sont élevés et chacun surveille les évolutions avec attention.







