Le Premier ministre a réussi à faire adopter le volet recettes du budget de la Sécurité sociale, bien que cela ait été une lutte acharnée à l’Assemblée. Le vote, qui a eu lieu vendredi, s'est enregistré avec un écart de seulement vingt-six voix. La majorité des députés a finalement voté pour, mais le soutien fut d'importance limitée, avec des absences notables du côté de l'opposition.
Les membres du Rassemblement national ainsi que de l'Union des droites pour la République ont voté contre le budget, tandis que d'autres groupes, notamment les Insoumis et la plupart des écologistes, se sont également opposés. En revanche, une partie des socialistes a soutenu le texte, tout en recevant l'abstention des Horizons et des Républicains, qui se sont inquiétés des conséquences sur le déficit public.
« Ce texte n'apporte aucune solution au problème du déficit », a déclaré Éric Ciotti (UDR), tandis que Jean-Philippe Tanguy (RN) a critiqué le soutien de certains partis, les accusant de ne pas vouloir aborder les vraies questions. En contraste, Jérôme Guedj (PS) a souligné que l’adoption de cette partie des recettes était essentielle pour pouvoir traiter les besoins urgents des hôpitaux et des EHPAD.
Une bataille qui continue
Avec cette victoire, le Premier ministre doit néanmoins se préparer pour la suite des événements. Le volet des dépenses sera examiné prochainement, et des tensions subsistent. « Chacun doit faire un pas », a insisté Lecornu, qui a dû faire des concessions, notamment sur la hausse de certains impôts comme la CSG. Ces concessions visent à préserver des consensus nécessaires pour éviter une impasse parlementaire.
Les élections passées ont reconfiguré le paysage politique, rendant les relations entre partis plus précaires. Ce soutien, même s'il est étroit, offre une bouffée d’oxygène temporaire à Lecornu, mais les jours à venir s'annoncent délicats. Le vote solennel de mardi promet d'apporter son lot d'incertitudes, et tout repose sur la capacité du gouvernement à maintenir des alliances fragiles.
Les commentateurs politiques s'accordent à dire que le succès du vote sur le budget des recettes est essentiel, mais pas suffisant. « La partie dépenses pourrait bien être le véritable test pour la majorité », conclut un analyste politique du quotidien Le Monde. L'avenir du budget de la Sécurité sociale est donc suspendu à l’issue de cette nouvelle étape.







