Le 5 décembre 2025, le Sénat a validé la décision de réduire les effectifs d'enseignants, supprimant ainsi 4 000 postes dans le cadre du projet de budget de l’État pour 2026. Bien que cette mesure ait été adoptée, une augmentation modeste du budget de l'Éducation nationale a tout de même été inscrite, atteignant 64,5 milliards d'euros, ce qui représente une hausse de 200 millions d'euros par rapport à l'année précédente.
Olivier Paccaud, sénateur des Républicains et rapporteur du budget, a justifié cette coupe en la qualifiant de « logique et mesurée » pour s'adapter à l'évolution démographique. En revanche, tous les amendements proposés par la gauche pour annuler ou modifier cette décision ont été rejetés.
Le projet de budget prévoit une création nette de 5 440 emplois équivalents temps plein (ETP), particulièrement grâce à la réforme récente de la formation initiale des enseignants. Cependant, au sein de cette augmentation, on trouve une réduction nette de 4 018 ETP : 2 373 pour le premier degré et 1 645 pour le second degré. Ce contraste a suscité d'importantes critiques de la part des syndicats, qui dénoncent un affaiblissement de l’éducation de qualité.
Le ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray, a défendu cette décision en affirmant qu'il est essentiel de prendre en compte la démographie des élèves, qui devrait diminuer de 7,4 % entre 2025 et 2029, ce qui équivaut à 455 126 élèves de moins selon le rapport budgétaire du Sénat. Cette prévision inquiète de nombreux acteurs du secteur éducatif, notamment ceux qui craignent des fermetures de classes.
Marie-Pierre Monier, sénatrice socialiste, a averti les élus locaux des conséquences de ces suppressions de postes, soulignant que cela pourrait conduire à des situations difficiles dans leurs départements. En réponse, certains membres de la droite proposaient d'aller plus loin en doublant ce chiffre à 8 000 postes supprimés, mais cette option a finalement été retirée suite à des divisions internes.
Cette initiative de réduction des postes de professeurs suscite un débat intense non seulement au sein du Sénat mais également dans toute la société. La question demeure : est-il judicieux de maintenir moins d’enseignants tout en offrant de meilleures conditions de travail et de rémunération ? Selon plusieurs experts du secteur éducatif, une réflexion plus approfondie est nécessaire pour garantir un équilibre entre qualité de l’enseignement et viabilité financière des établissements.
Alors que ces votes restent provisoires, le budget de l'État pourrait être révisé avant son adoption définitive à la mi-décembre, laissant encore place à des discussions futures pertinentes sur l'avenir éducatif de la France.







