À quelques jours du vote final sur le budget de la Sécurité sociale, l'Assemblée nationale a ravivé les tensions politiques autour de la réforme des retraites. Dans un hémicycle peu fréquenté, les députés ont réintroduit la suspension de la réforme, avec 162 voix contre 75, malgré l'opposition marquée du Sénat, qui avait conditionné son rejet à des garanties concernant le maintien du gouvernement.
Ce retour sur la suspension joue un rôle crucial dans un paysage politique fragile. À l'inverse, les députés ont rejeté la veille le gel des pensions et des minima sociaux, une mesure soutenue par la chambre haute pour des raisons budgétaires. Le vote en faveur des recettes du budget (166 voix pour, 140 contre et 32 abstentions) n'a été atteint qu'avec le soutien des partis comme Renaissance, le MoDem, ainsi que du Parti socialiste et des indépendants de Liot. En revanche, LFI, les écologistes et l'alliance RN-UDR ont voté contre, tandis que LR et Horizons se sont en majorité abstenus, témoignant des fractures persistantes au sein de la majorité élargie.
Par ailleurs, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a proposé de soumettre la partie « dépenses » au vote juste avant le scrutin final sur l'ensemble du texte. Selon des experts, cette décision pourrait indiquer une volonté de dialogue de la part du gouvernement afin d’éviter une nouvelle utilisation du 49.3, une procédure controversée. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a d'ailleurs souligné l'importance du « travail de concertation » avec les différentes formations politiques.
Enfin, l'Assemblée a également adopté la création d'un congé de naissance à partir de janvier 2026, revenant sur la version du Sénat qui prévoyait une mise en œuvre pour 2027. Ce congé de naissance supplémentaire, qui s'ajouterait aux congés maternité et paternité existants, a été adopté par 220 voix contre seulement 2. Cette mesure illustre les efforts du gouvernement pour renforcer le soutien familial dans un contexte économique tendu.







