À seulement 48 heures du vote crucial à l'Assemblée nationale sur le budget de la Sécurité sociale, la situation se tend de plus en plus. La droite, par la voix de Bruno Retailleau, a désigné le texte comme un "hold-up fiscal", appelant les membres des Républicains à voter contre, tandis que le Rassemblement national (RN) a même suggéré que la démission du Premier ministre serait inévitable en cas de rejet.
Le vendredi précédent, la partie "recettes" du projet de loi de finances a été adoptée grâce à des compromis, notamment sur la CSG et l’abandon de l’augmentation des franchises médicales. Cependant, l'adoption de la section concernant les dépenses, incluant la suspension de la réforme des retraites, semble beaucoup moins assurée, alors que la coalition gouvernementale montre des signes de division.
Un contexte politique explosif
Le départ tumultueux de l'ex-Premier ministre Édouard Philippe a laissé des traces, l'actuel président des Républicains qualifiant le budget de la Sécurité sociale de "hold-up social" et de "hold-up démocratique" en soulignant les concessions faites aux socialistes, dans un contexte où, selon lui, "jamais le pays n'a été autant à droite". En conséquence, Retailleau a clairement indiqué que le vote positif était impossible de son point de vue et a encouragé ses collègues à s'abstenir ou à voter contre.
Le maire du Havre, Édouard Philippe, a également pris position, déclarant que son groupe ne soutiendrait pas ce budget tel quel, ce qui a exacerbé les inquiétudes autour de son adoption malgré les concessions. Bruno Retailleau a souligné les conséquences de ces concessions : "Sébastien Lecornu s'est mis dans les mains des socialistes", un sentiment partagé par plusieurs membres de l'opposition.
Les menaces pèsent sur Lecornu
Le député du RN, Jean-Philippe Tanguy, a averti que son groupe serait présent et mobilisé pour voter contre le texte, insistant sur le fait que c'était la seule option envisageable. En conséquence, il a mis la pression sur Lecornu, indiquant que "je ne vois pas comment il ne pourrait pas démissionner" si le projet était rejeté. En réponse, la porte-parole du gouvernement a jugé ces appels à la démission comme dépourvus de pertinence.
Les conséquences d'un échec du vote pourraient être désastreuses. Selon le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, un rejet du PLFSS pourrait plonger les finances sociales dans une crise, avec un déficit de la Sécurité sociale atteignant près de 30 milliards d'euros d'ici 2026. En parallèle, le projet de budget de l'État, qui est tout aussi clivant, suscite également de vives discussions au Sénat.
Les prochains jours seront cruciaux pour la stabilité du gouvernement, alors que les experts s'interrogent sur les répercussions à long terme d'une telle crise politique. La situation reste donc très volatile, et l'issue du vote s'annonce comme un tournant décisif pour l'exécutif.







