Le député du Rassemblement national, Jean-Philippe Tanguy, annonce une proposition de loi visant à rétablir les maisons closes, sous la gestion des prostituées elles-mêmes.
Interdites en France depuis 1946 en vertu de la loi Marthe Richard, les maisons closes pourraient connaître une renaissance. Jean-Philippe Tanguy, membre du Rassemblement national, a déclaré au Monde qu'il travaille sur une proposition de loi pour faciliter cette réouverture. Il précise que ces établissements seraient administrés par les travailleuses du sexe elles-mêmes, dans un modèle coopératif. "Nous devons trouver un autre nom que 'maison close', pour laisser derrière nous les souvenirs douloureux associés à cet terme", a-t-il ajouté, tout en soulignant l'importance de cette initiative.
Pour justifier sa démarche, Tanguy a collaboré avec une association d'aide aux prostituées, observant de près les difficultés, les violences et la précarité auxquelles ces femmes font face au quotidien. Ces témoignages l'ont encouragé à défendre l'idée que des maisons gérées par les prostituées seraient un moyen d'améliorer leur sécurité et leurs conditions de travail.
Un contexte alarmant autour de la prostitution
Le paysage de la prostitution en France est particulièrement préoccupant. Selon une étude publiée par l'Observatoire national des violences faites aux femmes, environ 35 000 à 40 000 personnes seraient en situation de prostitution dans le pays. En outre, en 2025, 1 579 cas de proxénétisme et d'exploitation ont été documentés, ce qui soulève des inquiétudes quant à la protection de ces individus vulnérables.
L'idée de Tanguy trouve également un écho auprès d'autres élus, comme Philippe Juvin, député des Républicains. Ce dernier a la même conviction : il est impératif de mieux protéger les travailleurs du sexe. Dans une déclaration en octobre 2024, Juvin a affirmé sa volonté de présenter une proposition de loi visant à sécuriser leurs droits, dès que la situation budgétaire le permettra.
Le débat autour de la réouverture des maisons closes reste très controversé et soulève de vives réactions. Les associations de protection des droits des femmes, tout comme divers experts, craignent que cette réouverture ne renforce l'exploitation et les abus. La complexité de ce sujet, mêlant enjeux sociaux, économiques et éthiques, mérite une discussion approfondie et nuancée.







