L'Assemblée nationale a récemment voté le projet de loi incluant la suspension de la controversée réforme des retraites, par une courte majorité de 247 voix contre 234. Cet événement représente une avancée significative pour le Premier ministre Sébastien Lecornu, soulignant que "le débat parlementaire peut fonctionner, même en France", observe Le Soir.
Lecornu a déclaré avoir atteint son objectif. L'adoption du budget de la Sécurité sociale pour 2026, bien que difficile, est perçue comme une "victoire majeure", comme le rapporte le Financial Times. Après un dernier examen prévu au Sénat, le texte reviendra à l'Assemblée pour un ultime vote.
Le résultat du vote était incertain, étant donné le refus de soutien des dirigeants des Républicains et d’Horizons. Néanmoins, dans une show de solidarité notable, 18 députés LR ont choisi de soutenir le texte, malgré les critiques de leur dirigeant Bruno Retailleau.
“Cette situation prouve la capacité unique de Lecornu à naviguer habilement au sein d'un paysage parlementaire complexe et fragmenté. Il a réussi à rallier une partie significative de l'Assemblée sans avoir recours aux votes des extrêmes, défi que beaucoup pensaient impossible”, note El País.
Une preuve que le débat parlementaire peut fonctionner, même en France
“L'adoption de ce texte prouve que la fameuse méthode de Lecornu, qui repose sur des compromis et des négociations, a porté ses fruits. Ce succès illustre également que le gouvernement peut collaborer, même avec les socialistes, sans perdre la confiance de son propre camp”, analyse La Libre Belgique.
Pour le quotidien, cette dynamique a été facilitée par une nouvelle collaboration entre Lecornu et Olivier Faure, le leader du Parti socialiste. Contrairement à son prédécesseur Michel Barnier, qui avait misé sur le soutien du Rassemblement national, Lecornu a fait le choix stratégique de se tourner vers le centre gauche. Cette approche a permis d’établir un dialogue constructif.
Pour atteindre ce consensus, il a fallu au camp macroniste faire des concessions notables : “Ils n'ont pas seulement dû avaler des couleuvres, mais carrément des boas”, souligne le quotidien belge, en référence à la suspension nécessaire de la réforme des retraites et à l'acceptation d'une augmentation du déficit.
Un soulagement pour Lecornu et un répit pour Macron
Cette victoire politique est également un soulagement pour le Premier ministre. Comme le souligne La Libre, cela écarte la possibilité d'une démission ou de nouvelles élections anticipées. “Lecornu, l'équilibriste, est désormais en sécurité”, commente La Repubblica.
Cette réussite offre par ailleurs un répit au président Emmanuel Macron, dont le Premier ministre est un proche collaborateur. “Lecornu est le choix stratégique pour sortir le Parlement de l'impasse après les élections anticipées de juin 2024”, note El País. À présent, “la pression sur Macron, déterminé à achever son mandat en 2027, est atténuée”, ajoute La Vanguardia.
Toutefois, il reste à voir si cette victoire se traduira par l'adoption du budget de l'État avant la fin de l'année. Ce processus s'annonce encore plus complexe, car, contrairement à la suspension de la réforme des retraites, il ne contient pas d'éléments attractifs pour les socialistes. Néanmoins, Matignon reste optimiste et veut tirer parti de ce succès pour renforcer ses capacités opérationnelles.
