Le projet de budget pour l'État en 2026 traverse une période tumultueuse. Alors que sa validation avant la fin de l'année semble de moins en moins probable, l'option d'une loi spéciale, qui permettrait de prolonger le budget de 2025, prend de l'ampleur. Les économistes, tout en reconnaissant les défis, minimisent l'impact négatif d'un tel événement, précisant qu'il est possible de dédramatiser cette situation.
Le gouvernement, mené par le ministre des Finances Roland Lescure, cherche toujours un compromis au Parlement. À l'Assemblée, l'adoption du budget est rendue plus complexe par les nécessités de réduction du déficit public à 5 % du produit intérieur brut (PIB) pour 2026. Ces objectifs nécessitent de trouver 4,5 milliards d'euros pour compenser la contribution faite à la Sécurité sociale, qui a récemment connu des discussions constructrices, bien que laborieuses.
Experts et analystes estiment que cette incertitude politique, bien qu'elle pèse sur l'économie, ne devrait pas être catastrophique. Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas, a suggéré qu'adopter une « loi spéciale » n'est pas une fatalité : « Prendre le temps d'un vote serait préférable pour garantir la stabilité nécessaire à l'économie », affirme-t-il. D'autres analystes, comme ceux de l'Observatoire français des conjonctures économiques, ont proposé que ce cadre pourrait conduire à une perte de 6,5 milliards d'euros de recettes fiscales, mais que l'impact pourrait être mitigé avec une réduction des dépenses publiques.
Dans cette perspective, des signes positifs émergent. La consommation des ménages, traditionnel moteur de l’économie, a montré des signes de reprise depuis le printemps, et les chefs d’entreprise font preuve d'optimisme quant à leurs prévisions. La Banque de France, dans son rapport à venir, devrait rehausser ses prévisions de croissance pour 2025 et 2026, malgré quelques incertitudes persistantes, comme l'a indiqué son gouverneur, François Villeroy de Galhau.
Alors que le débat autour du budget de l'État se poursuit, l'économie française montre des signes de résilience et de capacité d'adaptation face à l'incertitude. Les auditions à venir au Parlement pourraient offrir une lueur d'espoir vers une solution qui satisferait les besoins de l'État tout en rassurant les citoyens et les entrepreneurs.







