Au lendemain de grandes manifestations contre la corruption, le Premier ministre bulgare, Rossen Jeliazkov, a annoncé sa démission, marquant une étape significative pour la jeunesse engagée. “Cette victoire est le reflet d'une génération qui ne se contente plus de rester à l'écart des affaires publiques,” rapporte The Wall Street Journal.
Les manifestations, intensifiées ces dernières semaines, ont vu des milliers de Bulgares descendre dans les rues des principales villes pour exiger justice et transparence. El País souligne que ces événements, organisés principalement par les jeunes, ont révélé un ras-le-bol face à une élite politique déconnectée des réalités quotidiennes.
“Le mouvement populaire mondial pour une gouvernance éthique est en plein essor,” constatait The Christian Science Monitor. La Bulgarie, figure parmi les pays européens les plus corrompus, n’échappe pas à cette tendance.
Une motion de censure inattendue
Jeliazkov a démissionné quelques instants avant un vote crucial de censure. The New York Times note qu’il a reconnu avoir entendu le cri du peuple. “Nous avons écouté les revendications de la société,” a-t-il déclaré lors de son allocution.
Les manifestations ont été alimentées par un projet de budget controversé, augmentant les taxes sur le secteur privé tout en favorisant les fonctionnaires. Toutefois, selon Politico, ce n'était qu'une “étincelle” au milieu d'un mécontentement déjà largement présent envers le gouvernement.
Des élections anticipées à l'horizon
Le président Roumen Radev, également favorable à la démission du gouvernement, va maintenant consulter les partis parlementaires pour former un nouveau cabinet. Si aucune solution n'émerge, un gouvernement intérimaire sera mis en place, conduisant potentiellement à de nouvelles élections, les huitièmes en quatre ans, comme le rappelle Bloomberg.
Les élections suscitent des inquiétudes, incitant les politiciens à s'adapter aux désirs d'un électorat de plus en plus critique. Radev, ex-commandant de l’armée de l’air, est perçu comme le politicien le plus populaire du pays, mais les futures élections devront répondre aux attentes élevées de la génération Z.
La jeunesse bulgare se mobilise comme jamais
La génération Z, qui n'a jamais vécu sous le régime communiste, se révèle de plus en plus active politiquement. Deutsche Welle rapporte qu'un récent sondage a révélé que l'intérêt pour la politique chez les jeunes a triplé, montrant un réel désir de changement.
Martin Atanasov, un lycéen de 18 ans, a pris l'initiative de créer une carte interactive des accidents de la route, dénonçant l'inaction du gouvernement en matière de sécurité. “Le mécontentement de ma génération est en train de se traduire en actions concrètes,” soutient-il. The Christian Science Monitor ajoute que ces mouvements populaires reflètent non seulement un ras-le-bol, mais aussi “l'espoir pour un avenir meilleur”.







