Le 12 décembre, le Sénat a décidé de rejeter d'emblée le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, en désaccord avec le compromis élaboré par l'Assemblée nationale. Cette décision met en lumière les tensions croissantes entre les deux chambres, alors que l'Assemblée se prépare à se prononcer sur le texte lors d'un ultime vote prévu le 16 décembre.
Le Sénat, dominé par la droite et ses alliés centristes, a opté pour une motion de rejet, préférant ne pas discuter le cœur du projet. Selon la sénatrice Élisabeth Doineau, rapporteure générale sur le budget, cette démarche souligne l'absence de dialogue constructif. "Il est évident que poursuivre cette navette parlementaire ne serait d'aucune utilité," a-t-elle déclaré, insistant sur l'échec du texte à offrir un véritable compromis.
Les divergences entre les visions sénatoriales et les attentes des députés sont profondes. Les sénateurs s'opposent notamment à des mesures comme la suspension de la réforme des retraites, jugée incontournable par le gouvernement. Cela a conduit Bruno Retailleau, président des Républicains, à dénoncer ce budget comme un "hold-up fiscal". En réponse, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a défendu le PLFSS, affirmant qu'il vise à réduire le déficit de la Sécurité sociale à 19,4 milliards d'euros d'ici 2026.
Ce rejet pousse désormais le gouvernement à anticiper le vote crucial de l'Assemblée nationale. Les membres de la majorité doivent naviguer entre les attentes de la gauche, qui menace de censure, et les critiques venant du Sénat. La présidence de l'Assemblée a également exprimé des doutes sur l'efficacité de ce budget, qui, selon elle, ne repose pas sur une assise solide.
Avec une date butoir imminente et une pression croissante pour trouver un consensus, l'issue du vote de l'Assemblée pourrait avoir des répercussions significatives sur l'ensemble du cadre économique français. Ce projet de loi se voit donc au centre d'un débat national plus large, où les priorités financières du gouvernement sont mises à l'épreuve. Les analystes politiques s'interrogent sur l'avenir de cette législation et les implications éventuelles pour les réformes à venir.







