Le protoxyde d'azote, également connu sous le nom de « gaz hilarant », pourrait bientôt être classé comme un produit stupéfiant. Cette déclaration provient de Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, qui a exprimé ce souhait lors d'une interview sur BFMTV/RMC. Cette annonce fait suite à une tragédie survenue à Lille, où un jeune homme de 19 ans, Mathis, a été tué par un automobiliste sous l'influence de cette substance.
Dans un contexte où le protoxyde d'azote est utilisé tant en médecine qu'en cuisine, sa vente est déjà théoriquement interdite aux mineurs depuis 2021. Toutefois, Jean-Michel Goudon, expert en toxicologie, souligne que la substance reste accessible sans régulation stricte dans de nombreux lieux, ce qui pose un souci de santé publique. La perte de contrôle que provoque le gaz peut être fatale, comme l'a tragiquement démontré l'accident de Mathis.
Laurent Nuñez, ministre de l'Intérieur, a lui aussi évoqué la nécessité de traiter la consommation récréative de cette substance comme une infraction. Des propositions de loi sont actuellement en cours d'examen au Parlement pour interdire son « usage détourné ». Il a proposé des mesures allant jusqu'à la fermeture de commerces qui en feraient une vente inappropriée.
En outre, des mesures incitatives pour interdire la consommation de protoxyde d'azote au volant sont à l'étude. Selon Darmanin, cela devrait constituer une circonstance aggravante en cas d'accidents, en référence à la loi sur l'homicide routier promulguée récemment. Cette loi pourrait renforcer les sanctions pour des comportements irresponsables sur la route.
Une enquête menée par Ipsos pour la Fondation Vinci Autoroutes a révélé que 10% des jeunes de moins de 35 ans avaient déjà consommé du protoxyde d'azote lors de soirées, et la moitié d'entre eux l'avaient fait en conduisant. Les statistiques mettent en lumière l’ampleur croissante de ce phénomène, rendant incontournables des actions concrètes de la part des autorités.
Les proches de Mathis, à travers leur avocat Me Antoine Régley, demandent que la vente de protoxyde d'azote soit strictement réservée à des professionnels agréés. Cette demande s'inscrit dans un mouvement plus large appelant à une prise de conscience collective et à une réglementation stricte afin de prévenir d'autres tragédies.
Face à cette problématique, le gouvernement semble décidé à agir, mais les délais et la mise en œuvre de ces propositions suscitent encore des interrogations. Les experts en santé publique et en sécurité routière surveillent de près les évolutions à venir.







