En pleine bataille pour la mairie de Paris, Rachida Dati mise sur une présence dynamique sur les réseaux sociaux pour se rapprocher des Parisiens. Accrochée à un camion poubelle ou en rencontre avec des personnes sans-abri, ses vidéos saisissantes attirent des millions de vues, tout en alimentant des débats passionnés.
La candidate Les Républicains (LR) s'est récemment filmée aux côtés des éboueurs parisiens dans le cadre d'une action pour promouvoir la propreté de la ville. Cette vidéo a récolté plus de cinq millions de vues sur la plateforme X (anciennement Twitter), démontrant son désir d'interagir directement avec les citoyens. "Avec moi, Paris sera propre !", clame-t-elle, soulignant que les Parisiens veulent des résultats plutôt que des promesses, comme rapporté par Le Monde.
Cependant, sa méthode suscite des réactions mitigées. "C'est de la démagogie à l'état brut", critique Ian Brossat, candidat du Parti Communiste français, évoquant l'exploitation de la douleur humaine à des fins politiques. Emmanuel Grégoire, le candidat socialiste, partage également cette préoccupation. Malgré ces affirmations, Agnès Evren, sénatrice LR de Paris, défend la campagne en soulignant sa capacité à capter l'attention des électeurs, particulièrement ceux qui se désintéressent des médias traditionnels.
Les experts en communication, comme Bruno Cautrès, analysent cette stratégie comme une manière de combler un vide laissé par ses adversaires, qui semblent se débattre dans des luttes internes. "Elle sait tirer parti de chaque controverse pour s'imposer dans le paysage médiatique", indique le politologue.
La présence de Dati sur les réseaux sociaux rappelle celle de figures politiques comme Donald Trump, qui utilisent des mises en scène audacieuses pour établir un lien direct avec le public. Cette volonté d'occuper l'espace médiatique, bien qu'innovante, peut parfois dériver vers la superficialité, un point que certains observateurs ne manquent pas de signaler.
Cependant, cette approche directe pourrait réduire la distance entre les élus et le public, explique Philippe Moreau Chevrolet, professeur à Sciences Po. "Dans un environnement politique où la méfiance prévaut, une telle stratégie peut être perçue comme un souffle d'air frais, même si cela semble populiste," conclut-il.
Alors que Dati continue de naviguer entre succès numériques et critiques acerbes, il sera intrigant de voir comment cette stratégie influencera le résultat des élections municipales à Paris.







