La dernière ligne droite pour le Premier ministre Sebastien Lecornu se dessine avec la présentation du budget 2026, qui sera soumis au vote du Sénat ce lundi. Dans un climat politique déjà tendu, le gouvernement doit jongler avec les contraintes des deux chambres, alors que la plupart des observateurs restent sceptiques quant à l'issue.
Malgré un rejet massif en première lecture à l'Assemblée nationale, où le projet de loi de finances n'a récolté qu'une voix favorable, Sebastien Lecornu est déterminé à faire adopter le budget avant la fin de l'année. Le Sénat, dominé par une coalition de droite et de centristes, devrait se prononcer largement en faveur du projet. Dans ce contexte, une commission mixte paritaire (CMP) tentera, vendredi prochain, de trouver un compromis, une tâche rendue complexe par les divergences marquées entre les deux assemblées.
« Le gouvernement a promis une politique budgétaire rénovée, mais l'absence de majorité à l'Assemblée complique énormément la situation », souligne un analyste politique de France Info. Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, s'est montré clair : « Il est inacceptable d'augmenter les impôts sans réduire la dette ». Les sénateurs ont récemment rejeté une surtaxe sur les grandes entreprises, une mesure que le gouvernement espérait générer 4 milliards d'euros.
Le défi est donc double : d'une part, obtenir un vote favorable du Sénat, ce qui semble acquis, et d'autre part, convaincre une majorité de députés de soutenir le texte lors de la CMP. Les difficultés s'annoncent d'autant plus grandes avec des attentes différentes chez les socialistes et les écologistes, ces derniers étant déjà en désaccord avec quelques dispositions. Pour Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, « le dialogue avec la droite sénatoriale et les groupes modérés de l'Assemblée est essentiel pour avancer ». Mais les incertitudes persistent quant à l'issue de ces discussions.
En cas d'échec, le gouvernement pourrait envisager de faire appel au 49.3, une option qui, bien que controversée, pourrait lui permettre de faire passer le texte sans vote explicite, mais qui exposerait le gouvernement à une censure immédiate si aucune concession n'est faite. Les experts insistent sur l'importance d'un compromis, sinon les discussions sur le budget pourraient reprendre en janvier, avec un risque accru d'instabilité, comme l'a noté le journal Le Monde.
À quelques jours de l'échéance, le temps presse pour Sebastien Lecornu et son équipe. La pression publique et les critiques s'intensifient alors que la nécessité d'un budget équilibré devient de plus en plus pressante pour assurer la continuité des services publics dans un contexte économique incertain.







