Les obsessions ne sont guère des alliées fiables, et celle de Donald Trump vis-à-vis des éoliennes remonte à 2011. Alors homme d'affaires, il avait échoué à empêcher l'établissement d'un parc éolien offshore visible depuis l'un de ses golfs en Écosse. Considérées comme « affreuses » et « coûteuses », ces éoliennes sont de nouveau sous le feu des critiques présidentielles. L'administration Trump a suspendu, avec effet immédiat, les permis pour tous les projets éoliens offshore aux États-Unis.
Cinq projets sur la Côte Est, représentant un investissement de 25 milliards de dollars, doivent alimenter plus de 2,5 millions de foyers et générer près de 10 000 emplois. Les raisons évoquées pour cette suspension concernent des préoccupations de sécurité nationale, le président arguant que les grandes pales des éoliennes pourraient perturber les radars. Cependant, cette justification semble curieuse, étant donné que les projets avaient été planifiés en coopération avec l'armée.
Cette offensive contre l'éolien paraît plus idéologique qu'informée. Dès son premier jour de mandat, Trump a signé un décret stoppant toute nouvelle location de terres fédérales pour des projets éoliens. En conséquence, son administration cible systématiquement les projets ayant obtenu des permis sous Biden, souvent au prix de revers juridiques. Un juge fédéral a récemment qualifié la suspension des crédits d'« arbitraire et capricieuse ».
Ce projet de revirement énergétique, qui cherche à renforcer les énergies fossiles tout en niant le changement climatique, pourrait cependant s'avérer désastreux. Les États-Unis s'attendent à une augmentation de la demande électrique d'environ 35 % d'ici 2040, notamment en raison de la montée en puissance des centres de données liés à l'intelligence artificielle. Le coût de l’électricité a déjà augmenté de plus de 5 % sur un an, et cette tendance semble vouée à se maintenir, alors que les infrastructures vieillissantes du réseau électrique s’avèrent de plus en plus vulnérables.
D'autres sources, comme France 24, soulignent que se priver d'une source d'énergie durable et renouvelable pourrait avoir des effets néfastes sur la production énergétique américaine. De plus, à quelques mois des élections de mi-mandat, la question du pouvoir d'achat attire l'attention, alors que l'inflation n'a pas encore laissé place à une réelle stabilité des prix.
Plus largement, cette approche pourrait ternir la position des États-Unis dans la compétition mondiale pour la décarbonation, un enjeu fondamental de ce siècle. Ignorer les énergies renouvelables s’apparente à un pari risqué dont les retombées pourraient affecter non seulement la politique énergétique américaine, mais également l'économie en général.







