Christine Gontier, infirmière nutritionniste résidant à Vassy, engage un combat important contre la précarité alimentaire dans la région de Valdallière, à proximité de Vire en Normandie. Dans une lettre adressée au maire, elle propose d'ajuster le tarif des cantines scolaires en fonction du quotient familial de la Caisse d'allocations familiales (CAF). Cette mesure vise à rendre des repas équilibrés accessibles à tous les enfants, sans alourdir le budget familial.
Après avoir réalisé une enquête sur la précarité alimentaire en milieu rural, Gontier a noté une tendance préoccupante : 6,6 % de la population locale fait face à des défis alimentaires, avec 3,3 % d'entre eux bénéficiaires d'une aide alimentaire. "Les données révèlent qu'il existe plus de précarité que ce que l'on pourrait imaginer, notamment en raison de la honte qui entoure ce sujet dans les campagnes", explique-t-elle.
Pour collecter ces informations, Gontier a distribué des questionnaires dans divers lieux fréquentés par les résidents : médiathèques, centres de santé et mairies, afin d'obtenir un échantillon représentatif. Cette démarche est en accord avec les recommandations du Plan national nutrition santé, qui prône des solutions pour améliorer l'accès à une alimentation saine.
Les résultats de son étude montrent que des groupes particulièrement vulnérables comme les familles monoparentales et les personnes âgées sont souvent isolés et dénutris, faisant face à des situations budgétaires précaires. En effet, selon l'INSEE, 68 % des habitants de Valdallière n'ont que peu ou pas de diplômes, et la commune abrite un taux significatif de retraités et de chômeurs.
Face à ces constats, Gontier plaide pour une réforme des tarifs des cantines scolaires. "D'autres communes ont déjà adopté ce modèle, et je pense que Valdallière devrait suivre cet exemple. Chaque enfant mérite de bénéficier d'une alimentation équilibrée, indépendamment de la situation financière de sa famille", affirme-t-elle.
Dans ce contexte, il est opportun d'imaginer un avenir où l'accès à une nouriture de qualité ne serait pas entravé par des considérations économiques. La lutte contre la précarité alimentaire, tant en milieu urbain que rural, nécessite une volonté politique forte et des actions concrètes, qui pourraient transformer le quotidien de nombreuses familles.







