Dans le numéro de mars 2016 du magazine Science et Vie, il est affirmé que la valeur nutritive de nos fruits et légumes contemporains n'est pas inférieure à celle des générations passées. Contrairement aux idées reçues, un fruit cultivé en 1950 n’est pas nécessairement plus nutritif qu’un de 2016.
Des recherches qui suscitent le débat
Depuis les années 1990, plusieurs études aux États-Unis et au Royaume-Uni mettent en doute la richesse nutritionnelle des fruits et légumes, notant une baisse des minéraux et vitamines au fil des ans. Par exemple, des analyses indiquent que les carottes pourraient avoir perdu jusqu'à 75 % de leur magnésium et que les épinards affichent une carence en cuivre de plus de 90 %. De plus, une pomme d’aujourd’hui contiendrait jusqu'à 100 fois moins de vitamine C qu’une pomme des années 50.
Variétés et techniques agricoles : un impact sur la nutrition
Néanmoins, selon Catherine Renard, experte en sécurité alimentaire à l’Université d’Avignon, la diversité génétique des fruits joue un rôle clé : "La teneur en vitamine C peut varier d’un facteur 10 en fonction de la variété, des conditions de culture et de la conservation". Par ailleurs, Mathilde Causse, chercheuse à l’Inra, précise que l on ne peut pas généraliser la baisse des nutriments aux variétés modernes. En réalité, certaines variétés anciennes étaient déjà peu riches, tandis que d'autres l'étaient davantage.
Influence des méthodes de culture sur la valeur nutritive
Bien que les fruits et légumes modernes puissent offrir un niveau nutritif similaire à celui de leurs prédécesseurs, certains procédés agricoles intensifs peuvent nuire à leur qualité. Marie-Josèphe Amiot-Carlin, directrice adjointe d'une unité de recherche en nutrition, observe que les techniques de culture et les conditions de transformation peuvent diminuer la présence de certains nutriments. Les légumes cultivés de manière biologique peuvent avoir une meilleure concentration en vitamine C comparés à ceux fertilisés de manière intensive, bien que cette différence soit souvent minime.
Pour maximiser les apports nutritifs, il est conseillé de diversifier les variétés de fruits et légumes et de favoriser ceux de saison. Cette approche permet de contourner les effets néfastes liés à la conservation et à la transformation, tout en s’imprégnant de vitamines et minéraux essentiels.







