En France, malgré l'égalité théorique en matière d'héritage, les femmes se retrouvent souvent désavantagées. Les statistiques révèlent que les hommes sont désignés héritiers universels dans 58 % des cas, tandis que les femmes ne représentent que 42 %. Cette disparité se traduit par un écart de patrimoine de 16 % en faveur des hommes, un chiffre alarmant qui n'a fait que s'aggraver au fil des années.
Un constat préoccupant souligne que les femmes héritent en moyenne de 20 % de moins que les hommes. En outre, 52 % des femmes reçoivent leur héritage sous forme d'usufruit, leur permettant d'utiliser un bien sans en avoir la pleine propriété ni la capacité de le vendre. En revanche, les hommes bénéficient plus souvent de donations anticipées, ce qui renforce cette inégalité dans la transmission du patrimoine.
Une tradition ancrée dans les mentalités
Les préférences familiales jouent un rôle crucial dans cette dynamique. De nombreuses familles choisissent de transmettre la maison familiale à un fils, indépendamment de sa place dans la fratrie. Les filles reçoivent surtout des parts monétaires, des biens mobiliers ou, plus souvent, un usufruit, les plaçant dans une situation moins favorable.
Stéréotypes de genre et manque d'information
Cette inégalité est souvent le reflet de stéréotypes de genre profondément ancrés. Les fils sont perçus comme les gardiens du patrimoine et de la lignée familiale, renforçant ainsi la transmission inégale des biens. Une étude Odoxa de 2020 révèle que 58 % des femmes considèrent ne pas maîtriser les questions d'héritage, un manque de confiance qui s'ajoute à leur désavantage économique face aux inégalités salariales. Ceci limite leur accès au crédit et, par conséquent, leur capacité à investir dans des biens immobiliers.
Les conséquences sur l'autonomie financière
Les répercussions de ces inégalités ne sont pas négligeables. Elles compromettent l'autonomie financière des femmes, augmentant leurs vulnérabilités en cas de divorce, de décès de leur partenaire ou à l'approche de la retraite. Dans un contexte où la sécurité économique est cruciale, il est impératif de questionner et d'agir sur ces pratiques de succession pour favoriser une réelle égalité des droits.







