Netflix, le leader incontesté du streaming vidéo, a annoncé un accord sensationnel pour acquérir la majeure partie de Warner Bros Discovery, évalué à 83 milliards de dollars. Toutefois, des incertitudes subsistent quant au feu vert des régulateurs.
Sous réserve de leur approbation, Netflix pourra s'approprier HBO Max ainsi que les célèbres studios Warner Bros. Ce rachat marque une avancée stratégique majeure, offrant à la plateforme un catalogue inégalé comprenant les franchises emblématiques telles que Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux, et les personnages de DC Studios comme Batman et Wonder Woman.
Cependant, il est important de noter que Netflix ne récupérera pas les chaînes de télévision de Warner Bros Discovery, telles que CNN et Discovery, qui seront, avant la finalisation de l'accord, transférées à une entité distincte qui sera cotée en Bourse.
En proposant 27,75 dollars par action, équivalant à 72 milliards de dollars sans la dette, Netflix a surpassé ses rivaux, Comcast et Paramount Skydance, qui avaient également manifesté leur intérêt pour Warner Bros. Des analystes ont noté que la direction de Warner souhaitait un prix autour de 75 milliards de dollars hors dette.
La fusion soulève des questions de concurrence, comme l'indique Kathleen Brooks de XTB, qui anticipe un examen rigoureux de la part des autorités américaines et européennes en raison des inquiétudes légitimes concernant un éventuel monopole. En effet, Netflix domine le secteur de la vidéo à la demande, tandis qu'HBO Max se classe troisième, derrière Disney.
Un responsable du gouvernement a exprimé à CNBC son scepticisme face à cette initiative, en particulier sous l'administration actuelle. D'autres rumeurs indiquent que Paramount Skydance envisage de contester l'accord auprès des actionnaires de Warner en affirmant que l'union avec Netflix pourrait être bloquée par les régulateurs.
Des experts suggèrent que la récente baisse de l'action de Netflix (-2,89 %) pourrait refléter les incertitudes entourant cette transaction, qui inclut une clause de dédommagement de 5,8 milliards de dollars en cas d'échec. Pourtant, Ted Sarandos, co-PDG de Netflix, s'est montré 'hautement confiant' quant à l'obtention de l'approbation réglementaire.
Netflix prévoit de finaliser cette acquisition dans les 12 à 18 mois, un délai qui traduit l'attente d'une analyse approfondie des régulateurs. Lors d'une récente conférence téléphonique, Spencer Neumann, le directeur financier, a souligné des bénéfices anticipés comme une augmentation de la base d'abonnés et des économies annuelles possibles de 2 à 3 milliards de dollars.
Actuellement, Netflix a déclaré qu'il maintiendrait le modèle économique de Warner Bros, notamment en préservant les sorties de films en salles. Cette méga-acquisition, si elle se concrétise, devrait renforcer la position de Netflix dans le secteur concurrentiel du streaming, où des réorganisations stratégiques comme celle de Paramount Skydance ne font qu'accentuer les transformations en cours.
À l'heure où le paysage audiovisuel se transforme rapidement, au milieu de la décroissance de la télévision traditionnelle, la voie vers une nouvelle ère de contenu numérique semble dégagée pour Netflix. D'autres acteurs du secteur, tels qu'Amazon, qui a racheté MGM, et Comcast, avec son acquisition d'Universal, témoignent de l'urgence et de la nécessité d'adapter les modèles économiques.







