Avec seulement 48 heures avant un vote crucial à l'Assemblée nationale sur le budget de la Sécurité sociale, l'atmosphère devient électrique. Bruno Retailleau déclare ce budget comme un "hold-up fiscal" et exhorte son parti, Les Républicains, à voter contre, tandis que le Rassemblement national, représenté par Jean-Philippe Tanguy, appelle à la démission du Premier ministre si le texte est rejeté.
Le vendredi dernier, la partie consacrée aux recettes du projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) a été adoptée, grâce à des compromis autour de la CSG et à l'abandon de l'augmentation des franchises médicales. Cependant, cette situation n'est pas représentative de l'ensemble du projet. L'adoption de la section des dépenses, prévue pour mardi, s'annonce bien plus délicate, surtout face à des divisions au sein de la coalition gouvernementale fragile.
Au micro de BFMTV, Retailleau a exprimé son indignation : "Ce texte n'est pas votable. Nos députés auront le choix entre s'abstenir ou voter contre." Ces critiques se rejoignent avec celles de l'ancien Premier ministre Édouard Philippe, qui a annoncé que le groupe Horizons ne soutiendrait pas le budget en l'état. La situation pourrait ainsi compromettre le vote alors même que des concessions ont été faites au Parti socialiste.
Récemment, Marc Ferracci, proche d'Emmanuel Macron, a également critiqué les décisions du gouvernement, notamment sur la suspension de la réforme des retraites, qu'il considère comme un "déni de réalité". À l'approche du vote, la confiance semble sérieusement ébranlée. Le Rassemblement national a d'ores et déjà annoncé sa présence pour voter contre l'ensemble du texte, mettant ainsi plus de pression sur Sébastien Lecornu.
En réponse, le gouvernement envisage des compromis supplémentaires pour obtenir un vote favorable, notamment en direction des écologistes. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, pourrait proposer un amendement portant l'augmentation des dépenses de l'assurance maladie à 3 %, contre 2 % actuellement. Cependant, la dirigeante des députés écologistes, Cyrielle Chatelain, a exprimé des réserves, indiquant qu'il n'y a pas encore d'engagement clair de la part du gouvernement.
La situation est d'autant plus préoccupante que le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a averti d'un risque de "crise politique, économique et sociale" si le PLFSS n'est pas adopté. De plus, l'échec de ce projet pourrait entraîner un déficit de la Sécurité sociale atteignant 30 milliards d'euros d'ici 2026, un chiffre alarmant comparé aux 23 milliards prévus pour 2025.
Le débat sur le budget de l'État, qui est encore en cours d'examen au Sénat, reste également un sujet potentiellement clivant pour le gouvernement.







