Dans les allées du célèbre marché de Rungis, les grossistes en produits de la mer, volailles et autres délices gastronomiques s'activent pour répondre aux attentes des consommateurs lors des fêtes de fin d'année. À peine 4 heures du matin, le 10 décembre, et déjà, les employés parcourent le pavillon de la marée, l'un des plus mégapoles du marché, où chaque jour, 144 000 tonnes de fruits de mer sont échangées.
Cette saison, les prix demeurent relativement stabilisés, notamment pour les huîtres, dont le tarif a été fixé en septembre dernier avec les ostréiculteurs, selon Marie Guillemot de la Maison Reynaud. "Pour Noël, il y a du volume et le prix est constant," affirme-t-elle avec satisfaction. La crevette bio de Madagascar, autre produit phare, connaît aussi une bonne stabilité de prix, permettant aux clients de s'y projeter.
En revanche, la situation est moins prévisible pour la coquille Saint-Jacques, dont le prix varie en fonction de la demande, des conditions de mer et des stocks disponibles. "Son prix a débuté entre 4,50 et 5 euros, mais il pourrait fluctuer," avertit Guillemot.
La grippe aviaire et son impact limité sur la volaille
Les grossistes restent optimistes malgré un climat économique délicat. Pour eux, Noël représente un temps de convivialité, et les consommateurs semblent prêts à se faire plaisir. Gino Catena, responsable du syndicat de la volaille et du gibier, partage cet avis. "Notre clientèle est fidèle, et il n'y a pas de grands changements," assure-t-il. L'évaluation des prix des volailles se fait principalement dans les jours qui précèdent Noël, sans impact majeur pour l’instant, même face à la grippe aviaire. "Cela ne signifie pas que les prix vont augmenter," insiste Catena.
Les fruits : un secteur en plein essor malgré les défis
Les fruits, notamment ceux de saison, ont également un rôle à jouer ces fêtes. Franck Lliso, président de l'entreprise Oliver spécialisée dans les fruits exotiques, indique que la période des fêtes peut représenter jusqu'à 20 % du chiffre d'affaires annuel. Toutefois, son frère Gérard note une augmentation des prix causée par le climat et les coûts de transport, rendant les achats plus difficiles pour les consommateurs.
Une consommation en mutation
Les produits gastronomiques subissent aussi des variations de prix. Yannick Thibault, de Maison Médelys, mentionne une hausse de 20 à 30 % pour la noisette en raison d'une moindre production cette année. Toutefois, il précise que les prix du foie gras et de l'huile d'olive sont restés assez constants.
En cette fin d'année, Thibault signal une nécessité de travailler deux fois plus pour atteindre les chiffres d'affaires habituels. "En raison des tensions géopolitiques, les entreprises restent prudentes avec leurs finances, et la consommation mondiale s’en ressent," explique-t-il. Malgré cela, Stéphane Layani, président du marché international, se montre confiant, annonçant une projection de chiffre d'affaires en hausse, soulignant que 25 % de celui-ci pourrait provenir de la période des fêtes.







