La région Normandie a attribué l'exploitation des trains régionaux de l'étoile de Caen à RATP Dev, une décision qui suscite une vive opposition. Ce lundi 15 décembre, tous les syndicats de cheminots s'organisent pour une grève massive, entraînant l'immobilisation totale des TER au départ et à l'arrivée de Caen. Les critiques se font entendre de toutes parts, dénonçant les conséquences potentielles d'une concurrence accrue dans le secteur ferroviaire.
Depuis l'annonce de cette décision en septembre, les syndicats et certaines associations d'usagers vont de l'avant pour alerter sur les dangers de cette mise en concurrence. La crainte est grande : moins de trains, des coûts en hausse et des correspondances compliquées. Jean-Louis Dalibert, représentant de l'association SOS Gares, a souligné auprès de France 3 Normandie que ‘partout où l'ouverture à la concurrence a été instaurée, il y a eu des coûts élevés, sans amélioration définitive du service’.
Le futur opérateur débutera ses activités en juillet 2027 pour une période de dix ans, couvrant environ 18 % du trafic régional. Ce lundi, un vote des élus régionaux devrait entériner cette décision, très mal accueillie. Les syndicats prévoient un soutien massif, affirmant qu’aucun train ne circulera durant la grève. Cette mobilisation reflète un sentiment de désespoir parmi les travailleurs du rail et les usagers, qui redoutent un ‘service public sacrifié’ pour le profit.
Guillaume Dauxais de Sud Rail a également plaidé pour une prise de conscience, en insistant sur le fait que les usagers feront face à un service dégradé, et que les cheminots pourraient voir leurs droits diminués. Les conditions de travail et de vie des employés semblent de plus en plus menacées par cette réforme.
Malgré les assurances des autorités régionales sur des prix plus bas, comme l'a noté David Cardin, délégué CGT, il n'existe actuellement ‘aucun retour ni dialogue’ concernant ces changements. Les experts de l’Insee attirent, quant à eux, l’attention sur une possible fragmentation du réseau ferroviaire, qui, selon eux, pourrait nuire à l'efficacité globale du transport.
À l'heure actuelle, une pétition, recueillant plus de 3 000 signatures, circule pour s'opposer à cette réforme, preuve du mécontentement croissant des employés et usagers du rail. Les jours à venir seront déterminants pour l'avenir du service ferroviaire normand, tandis que les syndicats appellent à une prise de conscience des élus sur les enjeux que posent ces décisions.







