Les récentes ambitions d'investissements de Microsoft et Google au Royaume-Uni, annoncées en septembre, semblent s'effriter. Tout juste trois mois après la signature d'un accord jugé par certains comme un "tournant" dans la coopération technologique, les États-Unis ont décidé de suspendre ce pacte. Ce revirement abrupt, révélé par des médias tels que le New York Times et le Guardian, est principalement attribué à des tensions autour des concessions commerciales demandées par Washington.
Le projet, qui prévoyait un investissement de 30 milliards de dollars de Microsoft et 6,8 milliards de Google, visait à ancrer davantage la présence des entreprises américaines sur le territoire britannique. Toutefois, l'administration américaine semble frustrée par le refus du gouvernement britannique de lever certaines barrières commerciales. En particulier, les États-Unis critiquent la taxe sur les services numériques que Londres impose aux géants de la tech et les réglementations agricoles britanniques, notamment en matière de sécurité alimentaire, qui limitent l'importation de certains produits.
Face à cela, une source gouvernementale britannique a tenté de minimiser l'impact de cette décision, affirmant qu'il s'agissait des "habituelles négociations âpres avec les Américains". "Howard Lutnick, le secrétaire au Commerce américain, est connu pour sa fermeté", a-t-elle déclaré, ajoutant que les deux nations restent résolues à atteindre un accord qui favorise leurs intérêts respectifs.
En mai, le Royaume-Uni avait été parmi les premiers pays à signer un accord commercial avec les États-Unis, promettant d'alléger certaines barrières tarifaires, mais les discussions continuent sur d'autres produits afin d'élargir l'accès au marché britannique. Les attentes demeurent grandes quant à la possibilité de parvenir à un consensus permettant de débloquer ces investissements.
Cette situation illustre les défis constants auxquels sont confrontés les pays dans un contexte mondial où les tensions commerciales s'accroissent. Les experts, comme le professeur de relations internationales à l'Université de Londres, notent qu'une évaluation prudente des priorités commerciales est essentielle pour éviter des répercussions négatives sur l'économie. "La coopération technologique est cruciale pour la compétitivité mondiale, mais nécessite des concessions de part et d'autre.", affirme-t-il.







