Lors de son dernier conseil d'administration, l'Agence nationale de l'habitat (Anah) a annoncé un projet ambitieux : rénover 120.000 logements d'ici 2026. Cette initiative vise à financer des travaux d'ampleur en matière de rénovation énergétique, et se veut accessible à tous les ménages dès le 1er janvier prochain.
La répartition des rénovations cible 68.000 logements en copropriété et 52.000 maisons individuelles. Malgré cet élan, le succès de cette ambition est directement lié à l'approbation du projet de loi de finances (PLF) pour 2026, sans lequel le dispositif pourrait être suspendu.
Actuellement, l'Anah fait face à un stock de 83.000 demandes en cours, ce qui soulève des inquiétudes quant à l'efficacité de ce nouveau programme. Jacques Baudrier, adjoint au logement à la Ville de Paris, met en garde contre un risque de "bouchon total" si les financements ne sont pas doublés pour répondre à la forte demande.
Depuis fin 2024, MaPrimeRénov' a enregistré un afflux important de demandes, entraînant même une pause du dispositif entre juin et septembre 2025. Pour remédier à cette situation, l'Anah a ajusté ses critères, notamment en abaissant le montant maximal de subvention par dossier. Elle assure néanmoins qu'elle dispose des ressources nécessaires pour satisfaire les besoins, avec l'intention de soutenir également 150.000 rénovations par geste, mettant l'accent sur la réduction des émissions de carbone.
Avec un budget total d'aides de 4,4 milliards d'euros, dont 3,4 milliards pour la rénovation énergétique, l'Anah compense une baisse de 555 millions d'euros provenant de l'État par un recours accru aux certificats d'économie d'énergie, ce qui pourrait générer plus d'un milliard d'euros supplémentaires.
Maxime Ledez, chercheur à l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE), souligne que les crédits alloués par l'État en 2025 n'ont pas suffi pour répondre à toutes les demandes, et estime que la situation pourrait perdurer en 2026. De plus, des mesures strictes seront mises en place pour lutter contre les fraudes, y compris des contrôles physiques à distance.
Cette dynamique place la transformation énergétique des logements au cœur des préoccupations gouvernementales, soulignant l'importance d'une collaboration efficace entre les différentes parties prenantes pour assurer une transition vers des logements plus durables en France.







