Lors d'une réunion cruciale tenue à Matignon, le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a appelé à une « clarification et une accélération de la stratégie vaccinale » en réponse à la colère grandissante des agriculteurs face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) qui affecte les élevages bovins. Cette maladie, qui provoque des lésions cutanées graves chez les animaux, a suscité des préoccupations croissantes au sein de la profession agricole qui conteste la gestion gouvernementale de l'épidémie.
M. Lecornu a également demandé un état des lieux des contrôles sur les transports d'animaux interdits et a évoqué un plan d'accompagnement pour les petits élevages, ainsi qu'une stratégie adaptée pour le repeuplement en Occitanie. Une nouvelle réunion sera convoquée avec des ministres et préfets, tandis que les syndicats agricoles seront reçus dans les jours à venir pour discuter des inquiétudes croissantes concernant la crise sanitaire.
Les actions de protestation se poursuivent, avec plusieurs axes routiers bloqués dans le Sud-Ouest de la France. En Haute-Garonne, l'autoroute A64 est bloquée à Carbonne, avec des agriculteurs ayant passé la nuit sur place. Ces manifestations se déroulent également à proximité de Villefranche-de-Lauragais, où les trains sont interrompus sur l'axe Bordeaux-Marseille, touchant ainsi des milliers de passagers. Un porte-parole de SNCF-Réseau a signalé que la circulation est suspendue en raison d'obstacles présents sur les voies.
La situation est d'autant plus délicate que le gouvernement doit naviguer entre la gestion de la DNC et la signature imminente d'un traité de libre-échange avec le Mercosur, qui suscite aussi des mécontentements au sein des agriculteurs. La France tente de faire entendre les préoccupations de ses éleveurs face à un accord jugé désavantageux pour l'agriculture locale. La présidente du groupe Rassemblement national a récemment appelé l'exécutif à « dire non » à cet accord, affirmant qu'il en va de la survie de l'agriculture française.
Les propos d'Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, soulignent également la nécessité d'un élargissement de la campagne de vaccination pour inclure de nombreux bovins du Sud-Ouest, en réaction à l'épidémie qui ravage les élevages. Cette démarche vise à protéger les exploitations à risque tout en consulté des experts en santé animale, conformément aux observations faites lors des réunions de crise avec les producteurs.
En somme, la bataille contre la dermatose nodulaire contagieuse met en lumière le besoin urgent d'une coordination entre autorités et agriculteurs, dans un contexte où chaque jour compte pour la sauvegarde de l'élevage bovin français. La mobilisation observée dans les régions touchées témoigne de l'angoisse croissante parmi les producteurs, qui se sentent souvent laissés pour compte dans la mise en œuvre de politiques vitale pour leur avenir.







