Au tribunal correctionnel de Caen, une enseignante de maternelle et de primaire est au cœur d'une affaire troublante de maltraitance révélée par des témoignages d'anciens élèves. Les accusations, couvrant la période de 2018 à 2022, ont suscité des éclats d'émotion dans la salle d'audience. Près de dix plaintes ont été déposées contre cette enseignante, exerçant dans deux établissements situés à Hérouville et Bénouville, dans le Calvados.
Des parents ont relaté des histoires troublantes, comme celle d'un jeune garçon qui, à l'âge de quatre ans, a été contraint de se laver la bouche avec du savon après avoir utilisé des mots jugés inappropriés. Une mère a partagé son désarroi : "Il ne voulait plus dormir dans sa chambre, ne voulait plus être dans le noir et éprouvait une peur intense d'aller à l'école. Son comportement a dramatiquement changé." D'autres témoignages évoquent des violences physiques, comme un père qui a rapporté que sa fille était frappée tout en étant humiliée verbalement par l'institutrice.
Les propos choquants tenus par l'enseignante pendant ces incidents ont été décrits, la qualifiant de "vilain petit garçon" et lui faisant subir des brimades. En réponse aux témoignages accablants, cette enseignante de 58 ans a exprimé son sentiment d'injustice, la qualifiant de "névrose collective", alors qu'elle assure n'avoir jamais frappé un enfant. "Je fais face à un acharnement, mes classes sont composées d'élèves difficilement gérables," a-t-elle déclaré, faisant celle d'un malaise dans le corps éducatif.
Le parquet a requis une obligation de soins de deux ans et une interdiction d'exercer auprès des mineurs durant cette période. La décision du tribunal a été mise en délibéré, et le verdict sera rendu le 8 janvier. Ces affaires soulèvent des questions fondamentales sur la protection des enfants dans les établissements scolaires et sur le bien-être des enseignants face à des situations de classe parfois ingérables. Les expertises et témoignages de psychologues affirment que la violence éducative peut engendrer des traumatismes durables chez les jeunes enfants, rendant leur développement émotionnel et social particulièrement difficile.
Il est essentiel de continuer à sensibiliser et à protéger les enfants tout en prenant en compte les défis auxquels font face les enseignants. La société dans son ensemble doit se mobiliser pour garantir un environnement scolaire sûr pour tous.







