Dans une affaire qui a fait grand bruit dans les médias franco-algériens, Christophe Gleizes, un journaliste sportif français, a été condamné en appel à sept ans de prison pour des accusations d'apologie du terrorisme. Sa mère, Sylvie Godard, a adressé une lettre au président algérien Abdelmadjid Tebboune, lui demandant de bien vouloir considérer une grâce pour son fils, afin qu'il puisse retrouver sa liberté et rejoindre sa famille.
Dans cette missive datée du 10 décembre, Godard exprime son incompréhension face à la décision de justice, soulignant que les écrits de son fils ne contiennent rien de hostile envers l'Algérie ou son peuple. "La confirmation de la condamnation a été un choc immense pour notre famille", écrit-elle, ajoutant être émue et gravement touchée par le sort réservé à son fils.
Christophe Gleizes, âgé de 36 ans, a été arrêté le 28 mai 2024 alors qu'il était en Algérie pour réaliser un reportage sur la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), une institution du football algérien. La justice lui reproche des liens avec le MAK (Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie), un groupe considéré comme terroriste par les autorités algériennes.
Le soutien à la demande de grâce ne vient pas que de la famille. L'association Reporters sans frontières (RSF) a récemment exprimé son inquiétude face à ce qu'elle qualifie de "grave injustice" et appelle les autorités algériennes à libérer Gleizes. Thibaut Bruttin, directeur de RSF, a déclaré : "Nous demandons aux autorités de se montrer clémentes et de mettre fin à cette situation intolérable."
La première condamnation de Gleizes avait suscité des tensions diplomatiques entre la France et l'Algérie, mais les relations semblaient s'améliorer après la libération de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, qui avait été gracié le 12 novembre. Cependant, l'affaire de Gleizes pourrait raviver ces tensions, alors que les deux pays tentent de naviguer dans des eaux politisées complexes.
L'issue de cette affaire pourrait avoir des répercussions sur la perception de la liberté de la presse en Algérie et sur les relations bilatérales entre Paris et Alger. À suivre de près.







