À l'approche de la visite d’Emmanuel Macron à Marseille, l'interpellation de deux agentes administratives du tribunal judiciaire fait grand bruit. Ces mises en examen mettent en lumière les efforts des narcotrafiquants pour infiltrer des institutions sensibles via la corruption, un phénomène de plus en plus alarmant.
S’agissant du cœur de la DZ Mafia, une organisation criminelle redoutée, les enquêtes menées par la police judiciaire depuis avril 2025 mettent en évidence l'implication active de ces agents. À seulement 24 et 26 ans, elles auraient utilisé le logiciel du ministère de la Justice, Cassiopée, afin de transmettre des informations compromettantes aux narcotrafiquants.
Selon des sources policières, l'une des employées aurait été influencée par son petit ami, un membre du milieu, désireux d’accéder à des informations cruciales sur des enquêtes en cours. L'autre employée, quant à elle, aurait émergé comme un agent corrompu inquétant, illustrant ainsi l'infiltration de l'organisation criminelle dans les rouages de la justice.
Une enquête révélatrice
Les investigations ont été déclenchées suite à un renseignement de l'Office anti-stupéfiants (OFAST) concernant un important trafic de drogue. La police judiciaire était sur la piste d’un intermédiaire étroitement lié à Mehdi Laribi, considéré comme le cerveau de la DZ Mafia. Actuellement, Laribi et son acolyte Kamel Mimar, alias Scarface, sont en fuite, échappant à la justice.
Des documents récents montrent que Mimar, anciennement allié à des rivaux, rejoint les mafieux, affichant son implication dans cette opération de corruption. En parallèle, un rapport du Sirasco de 2024 met en lumière l'utilisation abusive de données sensibles par l’une des fonctionnaires, qui aurait effectué plus de cinquante consultations illégales sur des règlements de comptes.
Un système corrompu en pleine lumière
Cette affaire met également en avant la corruption au sein de certaines institutions de justice, affectant des dizaines de personnes. La fonctionnaire aurait reçu des paiements totalisant 3 600 euros, en plus d'avantages divers tels que des paiements de loyer et des voyages. Ces révélations incitent à s’interroger sur l’étendue de la corruption liée à des personnalités influentes.
Bien que le parquet ait demandé la détention des deux agents, la décision de les placer sous contrôle judiciaire a suscité des soupçons, renforçant le sentiment que des éléments internes compètent la corruption dans cette affaire. De plus, la ville de Marseille a déjà été secouée par d'autres affaires similaires, laissant présager d'un problème systémique à l’intérieur de certaines institutions.
Les experts s'accordent à dire que la lutte contre la corruption judiciaire dans le pays doit s'intensifier, car chaque nouveau scandale rappelle à quel point les narcotrafiquants cherchent à s'introduire dans la sphère publique pour y étendre leur influence. Comme l’indique un rapport de Le Monde, la vigilance et la prévention sont essentielles pour contrer ces menaces insidieuses au sein de la justice.







