Ce samedi, le spectacle de l'humoriste Ary Abittan, qui se tenait au théâtre des Folies Bergères à Paris, a été brusquement interrompu par des militantes du collectif Nous Toutes. Les participantes, portant des masques affichant le mot « violeur » sur le front, ont exprimé leur indignation face aux accusations pesant sur l'artiste depuis 2021.
Selon des rapports de Actu Paris, l'incident a débuté vers 20 heures lorsque quatre militantes ont pris la parole dans la salle, scandant : « Ary Abittan violeur ». Elles dénonçaient ainsi le retour de l'humoriste, précédé d'une enquête pour viol qui a soulevé de vives controverses.
La réaction du public était partagée, certains applaudissant, d'autres poussant des huées en direction des féministes. Des vidéos diffusées par Le Média montrent aussi la violence des échanges, avec des militantes déclarant avoir reçu des coups lors de leur évacuation par la sécurité.
Un non-lieu mais des contestations persistent
Après avoir été mis en cause et placé sous contrôle judiciaire, Ary Abittan a été relaxé en avril 2024 lorsque la justice a prononcé un non-lieu. Cependant, cette décision n'est pas perçue comme une absolution par tous. Le collectif Nous Toutes souligne que « un non-lieu n'est pas un acquittement », rappelant que les accusations de viol restent suspendues à l'opinion publique.
En effet, plusieurs experts en droits des femmes, comme Marie Dupont, psychologue spécialisée en violences conjugales, affirment que le milieu artistique doit davantage considérer les préoccupations du mouvement féministe. « La réintégration d'un homme accusé de tels actes doit être réfléchie avec prudence et empathie », déclare-t-elle.
Des actions similaires avaient déjà eu lieu, comme en mai 2024, à Tours, où des activistes avaient protesté contre un autre spectacle d'Ary Abittan en taguant la façade du théâtre. À l’heure actuelle, Abittan a encore plusieurs dates de concerts prévues pour 2025 et 2026, malgré la controverse qui l’entoure.
Pour l'instant, l'artiste n'a pas fait de déclaration publique suite à l'intervention de samedi. La situation soulève des questions essentielles sur la façon dont la société médiatique accueille ceux qui ont été accusés de violence à l'égard des femmes.







