La ministre de la Culture, Rachida Dati, se retrouve au cœur d'une enquête pour corruption, ayant vu ses domiciles parisiens perquisitionnés ce jeudi matin. Selon les informations d'un article du Nouvel Obs et de l'émission « Complément d’enquête » sur France 2, les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption (OCLCIFF) ont agi dans le cadre d'une instruction ouverte en octobre dernier.
Cette opération s'inscrit dans une série d'investigations menées par deux juges d'instruction, établies par le Parquet national financier (PNF), visant à clarifier les relations entre Dati, ancienne eurodéputée, et l'entreprise GDF-Suez, désormais connue sous le nom d'Engie. Les suspicions évoquent des pratiques douteuses, incluant une rémunération de près de 299 000 euros entre 2010 et 2011 alors qu'elle était en poste, une somme qu'elle conteste vigoureusement.
Des experts en droit pénal soulignent la gravité des accusations qui pèsent sur elle. Rachida Dati est notamment suspectée d'« abus de biens sociaux », « trafic d’influence » et d'autres infractions pouvant conduire à des poursuites judiciaires lourdes. Ces accusations, relayées par des médias tels que Le Parisien, font l'objet d'une information judiciaire depuis le 14 octobre 2022.
Un procès imminent
Par ailleurs, dans un contexte judiciaire déjà tendu, Dati doit comparaître en septembre 2024 pour corruption passive et trafic d'influence aux côtés de Carlos Ghosn, l'ancien patron du groupe Renault-Nissan. Des allégations gravissimes avancent qu'elle aurait perçu environ 900 000 euros pour des conseils, alors qu'elle n'aurait pas réellement exercé de fonctions concrètes durant cette période.
Élue maire du VIIe arrondissement de Paris depuis 2008, Rachida Dati se prépare à briguer la mairie de la capitale lors des élections municipales de mars 2026. Soutenue par Les Républicains et d'autres partis, elle concocte une campagne audacieuse contre la majorité socialiste actuelle. Ce second essai après sa défaite face à Anne Hidalgo en 2020 rajoute une dimension politique à ses problèmes juridiques.
Ces événements soulignent un climat de méfiance croissante envers les personnalités politiques en France, exacerbé par les révélations continuelles de conflits d'intérêts et de corruption. Les observateurs du paysage politique s'interrogent sur les répercussions que cette affaire pourrait avoir sur la carrière de Dati et sur la confiance des électeurs dans leur classe politique.







