Camp de réfugiés d'Aida (Territoires palestiniens) – Dans ce camp, situé à proximité du mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie, les jeunes jouent au football avec passion. Pour ces enfants, et surtout pour Abdallah al-Ansourour, qui a des aspirations de jouer dans l'équipe nationale palestinienne, ce terrain en gazon synthétique représente bien plus qu'un simple espace de jeu.
« C'est ici que j'ai appris à dribbler, à m'entraîner. Sans ce terrain, je n'aurais jamais eu ces opportunités », confie-t-il à l'AFP. Comme de nombreux jeunes du camp de réfugiés d'Aïda, Abdallah a vu ses rêves prendre forme sur ce terrain.
Mais en décembre dernier, une annonce inquiétante est apparue à l'entrée du terrain : une notification émanant de l'armée israélienne stipulant une démolition. Une découverte qui a choqué Mouhannad Abou Srour, le directeur sportif du club local. « C'est dévastateur. Ce terrain est plus qu'un simple espace de jeu. C'est un symbole d'espoir. Si on le détruit, on enlève aux enfants leurs rêves », a-t-il déclaré.
Un espace vital pour la jeunesse
Le terrain, bien qu'il soit la moitié de la taille réglementaire d'un terrain de football, est utilisé par plus de 500 jeunes. « C'est notre seul espace ouvert. Sans lui, où iraient les enfants ? La rue ? » s'interroge M. Abou Srour, soulignant l'importance cruciale de cet endroit pour la jeunesse du camp. Pour Abdallah, ce terrain est littéralement une bouée de sauvetage.
Israël justifie fréquemment les démolitions en affirmant que les constructions ont été érigées sans permis. Cette affirmation a été contrebalancée par Anton Salman, l'ancien maire de Bethléem, qui assure que le terrain a été installé légalement après qu'un accord ait été conclu pour louer le terrain à l'Église arménienne.
La vie dans le camp d'Aïda
Le camp d'Aïda a été créé pour accueillir des réfugiés palestiniens lors de la création de l'État d'Israël en 1948. Aujourd'hui, il abrite plus de 7 000 personnes sur un espace réduit, où les rues sont étroites et l'accès à des espaces ouverts est limité. « Nous vivons sur un bout de terre, c'est épuisant », souligne Saïd al-Azzeh, président du comité populaire du camp.
Récemment, même les déplacements entre les villes palestiniennes sont devenus plus difficiles à cause des nouvelles restrictions imposées depuis le conflit à Gaza. « Aller jouer à Naplouse est un parcours du combattant », regrette M. Abou Srour. Une équipe de football de Ramallah a récemment mis six heures pour atteindre Aïda, une distance qui ne devrait pas dépasser 20 kilomètres à vol d'oiseau.
Face aux incertitudes qui pèsent sur l'avenir du terrain, l'entraîneur Mahmoud Jandia reste optimiste. « Même avec le mur de séparation, notre plus grande espoir est que ce terrain reste. Les enfants doivent avoir leur espace pour jouer. Si le terrain disparaît, ce sont leurs rêves qui seront réduits à néant ».
En somme, le terrain de football d'Aïda n'est pas qu'un simple espace de jeu. C'est un symbole d'espoir, de résilience et de rêve pour une jeunesse qui aspire à plus, en dépit des obstacles qui se dressent devant elle.







