Les élections législatives en Birmanie, ouvertes le 27 décembre 2025, se présentent comme une tentative de retour à la démocratie par la junte militaire au pouvoir. Cependant, ces élections sont largement critiquées pour leur manque de légitimité, alors qu'elles se déroulent dans un climat de répression, comme l'a souligné Le Monde.
Le général Min Aung Hlaing, chef de la junte et instigateur de ce scrutin en plusieurs phases, a voté à Naypyidaw, aux côtés d'autres militaires, ce qui témoigne d'une volonté d'afficher une normalité politique. Pourtant, les critiques s'opposent à cette mise en scène, rappelant que l'ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991, est toujours derrière les barreaux, son parti ayant été dissous après le coup d'État de 2021.
Les élections de 2025 sont marquées par l'absence totale d'opposition réelle, car la plupart des voix qui auraient pu rivaliser avec le Parti de l’union, de la solidarité et du développement (USDP), favorable aux militaires, sont réduites au silence. De plus, environ un tiers des circonscriptions ne verront pas de vote, en particulier dans les zones contrôlées par les rebelles, en proie à une guerre civile qui s'intensifie.
Les observateurs internationaux, ainsi que plusieurs organisations de droits humains, condamnent ces élections comme une manœuvre visant à consolider le pouvoir militaire, après les accusations de fraude électorale soulevées par la junte elle-même après les élections de 2020. Selon BBC News, les élections ne se déroulent pas dans un cadre équitable, un point de vue partagé par de nombreux électeurs, incluant l'histoire d'une femme, Moe Moe Myint, qui, fuyant les frappes aériennes, explique : "C'est impossible de croire que cette élection soit libre."
Aung San Suu Kyi, qui purge actuellement une peine de vingt-sept ans pour diverses accusations, a vu son interprétation de la démocratie totalement détournée dans son pays. Son fils, Kim Aris, ne se montre guère optimiste sur les élections : "Je ne pense pas qu'elle considèrerait ces élections comme significatives, pas du tout."
Dans un environnement où la discussion politique s'avère dangereusement réprimée et où la junte poursuivrait plus de 200 personnes pour avoir “tenté de saboter le processus électoral”, il est clair que les élections de 2025 ne sont qu'une façade. Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, a déclaré : "Ces élections se déroulent clairement dans un climat de violence et de répression." La deuxième phase du scrutin est attendue dans deux semaines, suivie d'une dernière le 25 janvier, mais la communauté internationale demeure vigilante, craignant que ces élections ne fassent que renforcer un régime militaire déjà contesté.







