La Birmanie a entamé des élections législatives controversées, marquées par des décennies de domination militaire et une guerre civile persistante. Le scrutin, entaché par la répression de l'opposition et l'absence de véritables débats démocratiques, a été largement critiqué par l'ONU et diverses ONG. Idéalement, ces élections devraient officialiser le retour à une forme de démocratie, mais les récents événements laissent planer des doutes quant à leur légitimité.
Depuis le coup d'État militaire en février 2021, qui a destitué l'ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi, la junte a renforcé son emprise sur le pays. Actuellement incarcérée, Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix en 1991, et son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), ont été dissous, laissant le Parti de l'union, de la solidarité et du développement (USDP), favorable aux militaires, dominer le paysage politique. Selon une analyse de Le Monde, ces élections semblent davantage servir à légitimer la présence de la junte qu'à rétablir un véritable processus démocratique.
La guerre civile a exacerbé la situation, avec de nombreuses régions, notamment celles sous contrôle rebelle, où le vote ne peut se tenir. Environ 50 millions de personnes vivent dans un climat d'insécurité accru, alors que la junte engage une offensive militaire pour reprendre le contrôle de territoires. Un rapport de l'Observatoire des droits humains souligne : "La répression est omniprésente, avec des campagnes de peur et d'intimidation visant à étouffer toute forme d'opposition."
Le contexte de violence a également eu un impact sur la campagne électorale elle-même, marquée par l'absence des grands rassemblements populaires qui caractérisaient autrefois les élections en Birmanie. Comme l'affirme Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, "ces élections se déroulent dans un climat de violence et de répression notable."
Le processus électoral, qui s'étendra sur un mois, a été qualifié par beaucoup de simulation, visant à maintenir le pouvoir militaire tout en établissant un semblant de légitimité. Les critiques s'interrogent sur l'avenir de la Birmanie si la communauté internationale ne réagit pas avec force à cette mascarade électorale.







