Dacca (AFP) – Mercredi, des milliers de Bangladais sont attendus à Dacca pour rendre un dernier hommage à Khaleda Zia, ancienne Première ministre ayant marqué la politique du pays pendant quatre décennies, décédée à 80 ans. Malgré des problèmes de santé, Khaleda Zia, qui a été à trois reprises à la tête du gouvernement, avait exprimé sa volonté de diriger la campagne de son parti, le BNP, avant les prochaines élections de 2026.
Khaleda Zia a pris la tête du BNP après l’assassinat de son mari, Ziaur Rahman, lors d’un coup d’État militaire en 1981. Son fils, Tarique Rahman, qui est le président par intérim du parti, est récemment rentré au pays après un long exil de 17 ans. Il est vu comme un futur leader potentiel en cas de succès du BNP lors des élections prévues le 12 février 2026.
Le chef du gouvernement intérimaire, Muhammad Yunus, lauréat du prix Nobel de la paix, a décrété trois jours de deuil national en son honneur. Les funérailles se dérouleront dans l'après-midi à Dacca, avec une prière collective devant le Parlement. Khaleda Zia sera inhumée près de son mari, Ziaur Rahman, un geste symbolique qui souligne leur lien indéfectible.
Dans un contexte de sentiments mêlés, son fils a déclaré que le pays avait perdu une "grande protectrice" et a salué sa résilience face à l'adversité. Khaleda Zia a affronté plusieurs arrestations et des lumières de détention, mais a toujours maintenu sa détermination à défendre les droits démocratiques du peuple bangladais.
"Une source d'inspiration pour beaucoup, elle a ouvert des portes pour les femmes en politique et en éducation", a déclaré Sharmina Siraj, une citoyenne bangladaise. Son initiative en faveur des bourses d'éducation a eu un impact significatif sur la vie de nombreuses jeunes filles.
Suite à sa maladie grave, Khaleda Zia a été hospitalisée fin novembre, avec des recommandations de transfert à l'étranger pour des soins. Son décès a suscité des réactions de leaders internationaux, notamment du Premier ministre indien Narendra Modi, qui a exprimé l'espoir que son héritage continue d'influencer les relations entre les deux pays.
Ce moment de chagrin pour le Bangladesh est amplifié par la présence de dignitaires internationaux, tels que le ministre des Affaires étrangères indien et son homologue pakistanais, qui ont décidé d’assister aux funérailles – un geste diplomatique fort dans un contexte de relations tendues.
Au-delà des comptes politiques, la mémoire de Khaleda Zia perdurera comme celle d'une femme qui a su collectivement servir son pays avec passion et détermination.







