Volodymyr Zelensky a annoncé, vendredi dernier, la démission d'Andriy Yermak, son chef de cabinet influent, pris dans le tourbillon d'une enquête anticorruption. Ce départ intervient à un moment crucial, alors que des négociations sur un plan pour mettre fin à la guerre contre la Russie sont en cours.
Ce matin-là, le Bureau national anticorruption a mené une perquisition au domicile de Yermak dans le cadre d'une enquête sur un présumé détournement de fonds de 100 millions de dollars. Cette situation a déjà conduit au limogeage de deux ministres et menace la stabilité du gouvernement de Zelensky, comme l'indique The New York Times.
Andriy Yermak, 54 ans, a exprimé sa volonté de “coopérer pleinement” avec les enquêteurs. Cependant, ces circonstances ont incité le président ukrainien à prendre la décision de se séparer de lui, suite à une pression croissante appelant à sa démission.
Dans un message à la nation, Zelensky a déclaré : “Andriy Yermak, le chef de cabinet, a présenté sa démission.” Il a ajouté son appréciation pour le rôle de Yermak dans les négociations, tout en précisant qu'il souhaitait “éviter les rumeurs et les spéculations”. Selon The Kyiv Independent, ce renvoi est perçu comme un véritable “séisme” au sein du gouvernement.
Les révélations autour d'un scandale de corruption, particulièrement au sein des secteurs de l'énergie et de la défense, ont particulièrement affecté la réputation du gouvernement, alors que la guerre continue et que des coupures de courant frappent de nombreuses villes. Les opposants à Zelensky ont souvent accusé Yermak de “fermer les yeux sur la corruption” qui gangrène le système.
Quelles seront les répercussions judiciaires de cette affaire ? Cette question est préoccupante pour le président, car la position de Yermak dans l'enceinte politique ukrainienne était considérable, agissant souvent comme le confident et le principal conseiller de Zelensky sur des questions critiques.
Pour The Washington Post, ce départ semence du doute sur l'orientation future des efforts diplomatiques internationaux visant à mettre fin au conflit, un tournant qu'il serait difficile de négliger. Le départ de Yermak interroge également sur l'image de l’Ukraine à l'échelle internationale, notamment en ce qui concerne la lutte contre la corruption.
Le parcours d'Yermak, qui avait débuté comme avocat avant de devenir un acteur clé dans les hautes sphères politiques du pays, ne doit pas être sous-estimé. Rencontrant Zelensky pour la première fois en 2010 alors que ce dernier était humoriste, Yermak avait pris part aux négociations de paix avec la Russie dès 2019, devenant ensuite le chef de cabinet en 2020.
Cette instabilité pourrait avoir de sérieuses implications sur les pourparlers entre l'Ukraine et ses alliés, alors que la nation cherche désespérément une résolution à un conflit encore attristant la région.







