Ce sujet délicat, souvent évité lors des rassemblements familiaux et assimilé à la politique, pourrait bien devenir un point focal des discours politiques à venir. En France, 63 % des familles évitent de discuter de la question de l'héritage, un sujet considéré comme tabou.
Une enquête menée par Yomoni, leader dans le domaine de la gestion de patrimoine, révèle que 54 % des Français ne sont pas au courant du patrimoine de leurs parents. Cette absence de communication peut conduire à des conflits et à des imprévus lors des successions. En effet, 62 % des personnes interrogées n'ont pas formalisé leur plan de succession, que ce soit par testament, donation ou autre, et 18 % seulement savent précisément ce que possède leur partenaire.
Héritage et inégalités : une dynamique préoccupante
Ce phénomène n'est pas seulement une source de conflits intergénérationnels ; il soulève également des questions économiques majeures. Une récente étude indique que la fortune héritée représente maintenant 60 % du patrimoine français, une augmentation significative par rapport aux 35 % observés dans les années 1970. Cette concentration des richesses, où 10 % des ménages possèdent plus de la moitié de ce patrimoine, alimente les inégalités sociales.
Selon un rapport de la Fondation Jean-Jaurès dévoilé en 2025, la génération des baby-boomers pourrait transférer près de 9000 milliards d'euros à leurs descendants d'ici 2040. Cela représente une somme colossale tout en sachant qu’environ 87 % des héritages échappent à la fiscalité actuelle grâce aux exonérations et abattements.
La question de la fiscalité sur l'héritage dans le débat public
Alors que les tensions se cristallisent autour du budget de l'État et que certaines taxes, comme la taxe Zucman sur les hauts revenus, sont rejetées, l'augmentation de la taxation sur l'héritage est une suggestion qui refait surface, particulièrement au sein des partis de gauche. Cependant, 82 % des Français demeurent opposés à l'idée d'un impôt sur l'héritage, le jugeant illégitime.
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a évoqué la nécessité de réformer la fiscalité liée aux successions, une déclaration qui a suscité de vives réactions. Elle a plaidé pour une meilleure circulation des richesses entre générations, affirmant que le système actuel est peu sain.
À l'échelle mondiale, UBS prévoit une vague historique de transmissions d'héritages parmi les milliardaires, avec 6900 milliards de dollars en jeu, dont 347,1 milliards en France. Cette tendance illustre l'urgence de la question des héritages, qui dépasse largement le cadre national.
Les adolescents et jeunes adultes d'aujourd'hui, tout en étant moins encline à la transmission directe de patrimoine, sont souvent dans l'ignorance au sujet de leurs droits et des mécanismes de succession. Cela souligne un besoin urgent d'améliorer l'éducation financière autour de cette thématique.







